Les chefs d'entreprises expliquent les raisons de cette baisse importante de confiance- par la forte régression des commandes- qui a affecté 45% d'entre eux, une stagnation pour 42% et la hausse des stocks qui concerne 26% des industriels. Les chefs d'entreprises entament ce dernier trimestre de l'année dans un climat des affaires très défavorable : avec une valeur de -16, l'indice de confiance global du mois d'octobre en régressant de 3 points par rapport à septembre, a battu le record des valeurs négatives enregistrées depuis juillet 2003. C'est ce qui ressort du baromètre des chefs d'entreprises du mois d'octobre, rendu public mercredi dernier. Les chefs d'entreprises expliquent les raisons de cette baisse importante de confiance -par la forte régression des commandes- qui a affecté 45% d'entre eux, une stagnation pour 42% et la hausse des stocks qui concerne 26% des industriels. Cette situation fait que 41% des chefs d'entreprises qui ont répondu à cette question -envisagent de baisser le niveau de production de leurs entreprises- durant les trois prochains mois. Les secteurs d'activité économiques les plus affectés sont les industries (manufacturières, agroalimentaires et autres : leurs indices de confiance ont régressé respectivement de 17 points, 18 points et de 27 points). Par contre, l'optimisme est de mise pour les chefs d'entreprises activant dans le BTPH ou dans les services : leurs indices de confiance affichent des valeurs positives, respectivement 17 et 16, contre des indices négatifs en septembre (respectivement -1 et -33). Par région géographique, se sont les industriels de l'Ouest du pays qui signalent la baisse d'activité alors que la situation est stationnaire au Centre. Les entrepreneurs algériens semblent ainsi ne pas avoir encore totalement digéré les mesures comprises dans la loi de finance complémentaire 2009 adoptée cet été, notamment l'obligation de recours au crédit documentaire pour les transactions internationales. Une mesure qui pénalise une économie qui importe une grande part de ses matières premières. Pour rappel, le Forum des chefs d'entreprises avait vivement critiqué certaines dispositions de la loi de finances complémentaire. Le FCE avait estimé que les mesures édictées par la loi de finances complémentaire pour 2009 ne constituent la réponse appropriée ni aux préoccupations conjoncturelles des pouvoirs visant l'équilibre de la balance des paiements ni à celles des entreprises qui se trouvent lourdement pénalisées. Imposer comme seul mode de paiement des importations le crédit documentaire pénalise lourdement l'entreprise qui doit immobiliser une importante trésorerie. La portée économique d'une telle mesure n'apparaît pas. Il faut rappeler que le recours au crédit documentaire était une exigence des fournisseurs lorsque l'Algérie était classé pays à haut risque. Depuis que notre pays a renoué avec la stabilité et la confiance- les opérateurs économiques règlent en général le paiement au minimum 90 jours- après réception de leurs marchandises. Aussi, contraindre les entreprises à bloquer de la trésorerie pour réceptionner la marchandise bien plus tard revient à courir le risque de voir disparaître nombre d'entre elles- avec les conséquences que l'on peut d'ores et déjà prévoir- accroissement du chômage, pénurie de produits, surcoûts, inflation, etc. le Forum des chefs d'entreprises, conscient de la gravité de la situation, envisage d'organiser une assemblée générale de ses adhérents afin d'approfondir la réflexion en vue de l'élaboration de propositions à soumettre aux autorités. Récemment, le président des chefs d'entreprises, dans une conférence à l'Institut de Management MDI Alger, évoquant les autres aspects de l'environnement économique, a dressé un tableau peu reluisant. Le système bancaire, tout en ayant fait des progrès, n'arrive pas à accompagner le développement et suivre les attentes des opérateurs économiques qui se plaignent que les banques restent très frileuses et très réticentes pour assurer la promotion de leur activité. Le président du Forum des chefs d'entreprises -a évoqué aussi la pénurie de terrains et de locaux ainsi qu'une bureaucratie très pesante- qui n'est pas en phase avec le besoin de développement et les attentes des citoyens. Le préposé au guichet prend plus la posture d'un gendarme ou d'un censeur que d'un accompagnateur ou d'un partenaire économique. L'administration est un frein au développement, limitant les initiatives.