Dans son dernier baromètre rendu public hier, le Forum des chefs d'entreprises (FCE) fait état d'une stagnation du climat des affaires pour près de la moitié des patrons en Algérie. L'indice de confiance des chefs d'entreprises constitue l'élément fondamental pour déterminer le climat des affaires. Il est calculé à partir des perspectives de production, le volume des commandes et le niveau des stocks. Le FCE renseigne sur une détérioration de ce climat pour 11% des chefs d'entreprises après les décisions de la dernière Tripartite tenue en décembre 2009. Ces décisions semblent ne pas avoir eu une influence sur les chefs d'entreprise quant aux perspectives de relance de l'activité économique. Dans ce sens, les patrons parlent d'une stagnation du climat des affaires, qui «s'est traduite par un indice de confiance négatif et inchangé pour le deuxième mois consécutif (novembre et décembre)». Pour le climat économique général durant le dernier trimestre 2009, 47 % des chefs d'entreprises estiment qu'il est stable, alors que 42% déplorent sa détérioration. Et seulement 11% perçoivent une amélioration, selon le FCE. La stagnation touche aussi le niveau des commandes, 45% d'entre-deux déclarent une «stagnation», 44% en baisse de commandes et enfin avec une hausse pour 12% d'entre eux, selon le baromètre. Quant aux stocks, ils n'ont pas varié pour 51%, en augmentation pour 18%, par contre 31% les ont vus diminuer, ajoute le FCE. Le seul secteur à connaître une «amélioration relative» est celui de l'industrie agroalimentaire, selon le document, avec un indice de -2 en décembre, qui a progressé de 18 points. Les industries manufacturières et le BTPH (Bâtiment, Travaux publics et Hydraulique) sont en régression respectivement de 39 points et 16 points. Pas de changement pour les Services et les autres industries, estime le FCE. Au niveau de l'Union européenne, l'amélioration se poursuit régulièrement, mais lentement avec un gain de 2 à 3 points par mois, selon la même source. Lors de la tripartite, la principale décision a concerné l'augmentation du SNMG comme paramètre pour le calcul de beaucoup d'autres revenus, dont la retraite. La hausse du SNMG, applicable dès ce mois, touchera tous les retraités et fera profiter 70% des travailleurs. Les recettes fiscales hors-hydrocarbures, dont une bonne part relève du patronat, sont estimées à 812 milliards de dinars, ce qui permet à peine de couvrir 60% seulement des salaires, selon le gouvernement. Pour rappel, les patrons ont demandé d'éponger leurs dettes pour pouvoir améliorer leur productivité. Un dossier qui reste à ce jour en suspens.