Le projet Medgaz-reliant l'Algérie à l'Espagne -pour la fourniture de gaz aura un retard de trois mois sur les délais arrêtés. Le ministre algérien de l'Energie et des Mines a déclaré que la mise en exploitation du projet Medgaz reliant l'Algérie à l'Espagne connaîtra un retard d'un trimestre sur l'échéance prévue pour la fin du deuxième semestre de l'année en cours. Selon lui, des difficultés ont été rencontrées dans la livraison d'équipements, mais également à la suite d'un différend avec la partie espagnole. Chakib Khelil a tenu à expliquer qu'il s'agit d'un « désaccord avec les entreprises espagnoles qui se situe à deux niveaux : le prix et la distribution par Sonatrach de ses produits en Espagne ». Cependant, un autre problème, et de taille celui-là, risque de se poser. Il s'agit de la quantité contractuelle prévue d'être acheminée par le Medgaz vers l'Espagne. Les prévisions sont de 8 milliards de mètres cubes, extensibles à 16 milliards. Seulement,- certaines sources très au fait du dossier- affirment que cette quantité est loin d'être disponible dans l'immédiat. Au démarrage, l'Algérie ne pourra transférer qu'un milliard de mètres cubes sur les 8 prévus. Même si les réserves en gaz naturel restent conséquentes en Algérie et sont estimées à 4.500 milliards de mètres cubes, les difficultés d'exploitation nées, entre autres, du différend qui oppose Sonatrach aux Espagnols sur le projet de Gassi Touil et la demande locale, amènent la Compagnie nationale à réviser à la baisse ses ambitions- du moins immédiates- d'exportation. Ces difficultés de faire face à la demande en gaz risquent aussi de se répercuter négativement sur les deux autres projets d'envergure qui se situent dans la zone géographique du Medgaz. Il s'agit de la centrale électrique de 1122 MW, la deuxième plus importante du pays qui se trouve à Terga. Elle devait être alimentée par un piquage sur le pipe-line de Medgaz, qui aboutit à quelques kilomètres de là. Prévue en septembre 2011, son entrée en exploitation risque d'être retardée si le rythme d'exploitation des gisements de gaz reste à ce rythme. Il en est de même pour le projet d'alumine qui bute déjà à des difficultés liées au choix du site, à la levée de boucliers des défenseurs de l'environnement et au choix définitif du partenaire. L'indisponibilité de gaz risque, selon nos sources, d'enterrer le projet.