Le nouvel émissaire international pour la Syrie, l'Algérien Lakhdar Brahimi a affirmé hier à Damas que le conflit en Syrie constituait une «menace pour le peuple syrien, pour la région et pour le monde». Le nouvel émissaire international pour la Syrie, l'Algérien Lakhdar Brahimi a affirmé hier à Damas que le conflit en Syrie constituait une «menace pour le peuple syrien, pour la région et pour le monde». «La crise est dangereuse, elle s'aggrave et elle représente une menace pour le peuple syrien, pour la région et pour le monde», a déclaré M. Brahimi à la presse à l'issue d'un entretien avec le président syrien, Bachar al-Assad. M. Brahimi a entamé jeudi sa première visite en Syrie dans une tentative de régler la crise dans ce pays qui entre dans son 19e mois sans aucune solution encore en vue. Vendredi, le nouvel émissaire international avait eu des contacts avec des membres du Comité de coordination pour le changement national et démocratique (CCCND, opposition de l'intérieur), ainsi qu'avec l'ambassadeur russe et le chargé d'affaires chinois en Syrie, selon Vannina Maestracci une porte-parole de l'ONU à New York. Le diplomate algérien avait aussi rencontré le personnel des Nations unies sur place ainsi qu'un délégué du Comité international de la Croix-rouge (CICR). Lakhdar Brahimi a été reçu hier à Damas par le président syrien Bachar al-Assad. M. Brahimi, mandaté par la Ligue arabe et l'ONU, devrait «améliorer» le plan de paix de son prédécesseur Kofi Annan pour le rendre plus opérationnel, avaient indiqué vendredi des membres de l'opposition de l'intérieur. Brahimi appelle toutes les parties à «unir» leurs efforts «Le plan Annan sera amélioré. Il y aura des idées et des mesures nouvelles car la crise en Syrie ne trouvera de solution que par un compromis arabe, régional et international», avait affirmé Hassan Abdel Azim, porte-parole du CCCND, qui regroupe des partis nationalistes arabes, kurdes, socialistes et marxistes. «Nous avons dit à M. Brahimi notre soutien à ses efforts pour régler la crise, en faisant cesser la violence et les tueries, en assurant les soins médicaux (aux blessés) et en libérant les détenus politiques, et ce en prévision d'une étape transitoire» conformément à l'accord de Genève conclu fin juin, avait-il ajouté. Cet accord fixe des principes pour la transition en Syrie, mais sans appeler au départ du président al-Assad. Lakhdar Brahimi a appelé hier toutes les parties concernées par la crise dans ce pays à «unir» leurs efforts, estimant que la solution «ne peut venir qu'à travers le peuple syrien lui-même». Selon la télévision d'Etat syrienne, le nouveau médiateur a souligné «la nécessité que toutes les parties unissent leurs efforts pour trouver une solution à la crise, vu l'importance stratégique de la Syrie (...) et l'influence de la crise sur toute la région». «La solution ne peut venir qu'à travers le peuple syrien lui-même», a-t-il encore dit, après sa rencontre, dans la capitale syrienne, avec le président syrien Bachar al-Assad. Par ailleurs, selon la télévision, le diplomate algérien a assuré «qu'il allait travailler en toute indépendance en se basant sur le plan de Kofi Annan (son prédécesseur) et la déclaration de Genève. Tout autre point sera ajouté en accord avec toutes les parties». Durant la rencontre entre MM. al-Assad et Brahimi, qui se rend en Syrie pour la première fois depuis qu'il a succédé à Kofi Annan début août, des bombardements étaient entendus dans la banlieue de Damas et les forces loyalistes étaient déployées dans le sud de la capitale, selon des médias. «Nous allons faire de notre mieux pour aller de l'avant» L'Algérien Lakhdar Brahimi a souligné qu'il ne ménagerait aucun effort pour «aider le peuple syrien». «Nous allons faire de notre mieux pour aller de l'avant et pour mettre tous nos efforts et nos possibilités en vue d'aider le peuple syrien», a déclaré le nouveau médiateur aux journalistes dans un hôtel de Damas. M. Brahimi a aussi précisé que «le gouvernement syrien a promis d'aider le bureau (du médiateur) à Damas pour qu'il mène à bien son travail». «Nous allons être en contact avec les pays qui ont des intérêts et une influence sur le dossier syrien», a ajouté l'émissaire international. Al-Assad appelle à un «dialogue intersyrien» Le président syrien Bachar al-Assad a appelé samedi à un «dialogue intersyrien» lors de son entretien avec l'émissaire international, Lakhdar Brahimi. «Le véritable problème en Syrie c'est de combiner l'aspect politique et le travail sur le terrain. Le travail sur l'aspect politique se poursuit, notamment par un appel à un dialogue centré sur les aspirations du peuple syrien», selon le média. «Le succès de l'action politique dépend des pressions sur les pays qui financent et entraînent les terroristes, et font entrer des armes en Syrie, afin qu'ils cessent de le faire», a ajouté M. al-Assad. Le président syrien a assuré que son pays «coopèrera totalement avec tous ceux qui œuvrent sincèrement et de manière neutre et indépendante pour résoudre la crise», lors de l'entretien auquel ont participé le ministre des Affaires étrangères Walid Mouallem et la conseillère présidentielle Boussaïna Chaabane.