La culture cinématographique, qui a longtemps prévalu à El Bahia, se réanime après une très longue hibernation. Récemment, la commune d'Oran a bénéficié de fonds publics pour la réhabilitation de quatre salles de cinéma, a annoncé le responsable de la division culturelle de la commune. «Il s'agit de quatre salles rele-vant du patrimoine commu- nal, dont «Es-Saada» (ex-Colisée) de 900 places, qui fait l'objet d'une opération de rénovation, au même titre que la salle «Maghreb» (ex-Régent) de 1.000 places. Quant aux salles «El Feth» (ex- Pigalle) et Marhaba (ex-Escurial), leur «programmation est pour bientôt», a-t-il indiqué. Mustapha Merine a affirmé que «300 millions de DA ont été alloués à cette opération -qui a pour objectif de recréer un cadre agréable -dans les salles de cinéma». Il a rappelé que la ville d'Oran organise chaque année le festival international du film arabe, un «acquis» pour la ville d'Oran, en dépit d'un parc cinématographique en quête de réhabilitation. Au même sujet, le responsable de la division des affaires économiques DAE de la commune d'Oran, a souligné que «Le parc des infrastructures cinématographiques s'est réduit, ces deux dernières décennies». Il a précisé que sur une quarantaine de salles dont disposait la ville, seules 14 sont «récupérables». Le reste est dans un piteux état, à l'exemple de la salle «Rex», menaçant ruine, «El Moustaqbal» (ex-Mogador) très vétuste et qui risque de s'effondrer à tout moment, après un récent glissement de terrain. La salle «Eldo» s'est transformée en hôtel. Les autres «Tassili» (ex-Mondial), sis à ex Choupôt, le «Dahra» (ex Plaza) à Hai Mahieddine (ex- Eckmühl) et «El Ousfour» (ex-Idéal) au centre-ville d'Oran, se trouvent dans un état de délabrement avancé. «Nous avons adressé des mises en demeure aux exploitants pour leur réhabilitation, mais nous n'avons rien reçu pour l'heure», a ajouté le responsable de la DAE. Un ex-directeur de la culture de la wilaya et cinéphile déplore que la «réglementation n'ait pas été respectée durant la vingtaine d'années passées». Il dira que «Le mal a été accentué durant cette période, qui a vu le taux de fréquentation baisser». Ce cinéphile regrettera que «tout a été permis durant cette période et se sont de sérieux coups qui ont été portés à ces lieux de culture et de rencontre». Tout a été effectivement permis puisque l'on a assisté à la transformation de salles de cinéma en locaux de vente d'eau douce, en hôtel et en salle de fête. Elles ont été exploitées à des fins bassement mercantiles. En attendant d'opérer le changement pour rendre aux salles de cinéma leur lustre d'antan, l'on continue à se remémorer, avec nostalgie à Oran, le temps des sorties nocturnes en solo ou en familles pour voir un film sur grand écran.