Le médiateur international pour la Syrie, Lakhdar Brahimi va-t-il lever le drapeau blanc. C'est à une véritable partie de poker que s'est livré l'ancien chef de la diplomatie algérienne. Le médiateur international pour la Syrie, Lakhdar Brahimi va-t-il lever le drapeau blanc. C'est à une véritable partie de poker que s'est livré l'ancien chef de la diplomatie algérienne. Les cartes qu'il possédait n'avaient aucun atout. Complexe, difficile, et affirmant être effrayé par la tâche qui l'attend pour résoudre la crise syrienne, il n'a cessé de clamer qu'il ne faut pas s'attendre à des miracles. Un miracle qui ne viendra peut-être jamais. L'ancien ministre algérien des Affaires étrangères, Lakhdar Brahimi, qui a pris la succession de Kofi Annan comme médiateur international en Syrie, pourra-t-il ramener la paix dans ce pays meurtri par plus de 18 mois de violence ayant fait plus de 29.000 morts et un très grand nombre de blessés ?. La question s'est posée aussitôt sa nomination au poste de médiateur international pour la Syrie annoncée. Tout au début de sa mission, le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, avait appelé à un soutien international « fort, clair et unifié » à M. Brahimi, en annonçant sa nomination dans un communiqué. Le Ghanéen, Kofi Annan, avait démissionné de cette charge le 2 août en invoquant le manque de soutien des grandes puissances à ses efforts pour mettre un terme à 17 mois de violence dans le pays, ayant fait jusque-là près de 23.000 morts selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme. "La violence et les souffrances en Syrie doivent prendre fin", a insisté Ban Ki-moon dans son communiqué. Diplomate chevronné, Lakhdar Brahimi avait été émissaire de l'Onu en Afghanistan à la suite des attentats du 11 septembre 2001, puis en Irak après l'invasion de 2003. Il était aussi l'artisan des accords de Taïef mettant fin à la guerre civile au Liban."Le secrétaire général apprécie la volonté de M. Brahimi de mettre ses talents considérables et son expérience au profit de cette tâche capitale pour laquelle il aura besoin, et attend à juste titre, d'un soutien fort, clair et unifié de la part de la communauté internationale, y compris du Conseil de sécurité" de l'Onu, a ajouté le porte-parole de Ban Ki moon. Lakhdar Brahimi a-t-il trouvé de l'aide auprès de la communauté internationale et de l'Onu ? "Le Conseil de sécurité de l'Onu et les Etats de la région doivent s'unir pour permettre une transition politique dès que possible. Des millions de Syriens réclament la paix à grands cris. Les grandes puissances ne peuvent plus rester divisées et ignorer ainsi cette demande pressante", avait affirmé dans un communiqué du groupe des "Elders" (Anciens), auquel appartient Lakhdar Brahimi, et qui réunit des personnalités œuvrant en faveur du règlement des conflits dans le monde. La plus grande difficulté à la quelle est confrontée le médiateur de l'Onu pour le Syrie est en fait le désaccord entre les grandes puissances et les interférences des pays de la région dans la crise syrienne. Toutes les tentatives de la communauté internationale pour mettre fin aux violences se sont heurtées aux désaccords marqués entre les cinq membres permanents du Conseil. Ces derniers disposent chacun droit de veto. Les Russes et les Chinois ont en déjà fait usage à trois reprises. Depuis plusieurs mois, Moscou n'a cessé de confirmer son soutien indéfectible au régime de Damas dans sa lutte contre les "terroristes". La présence confirmée de djihadistes étrangers sert depuis plusieurs mois d'argument à Bachar al-Assad pour refuser toute ingérence occidentale. La Chine, elle aussi, s'aligne sur les positions russes. Les deux pays ont en commun l'impression de s'être fait manœuvrer par les Occidentaux, notamment les Français et les Britanniques, en mars 2011, au moment du vote de la résolution destinée à protéger les populations civiles en Libye. Leur vote positif avait déclenché les frappes aériennes qui ont abouti à la chute de Mouammar Kadhafi. Les Chinois reprochent aux Occidentaux d'être responsables de l'échec de la mission de Kofi Annan. Le ministre russe des Affaires étrangères a appelé, lui, les pays occidentaux à ne pas "saboter" l'accord de Genève. Ce texte, adopté le 30 juin, par le Groupe d'action sur la Syrie, constitué par Kofi Annan, fixe le principe d'une transition en Syrie. Mais le document ne contient aucun appel à Bachar al-Assad à renoncer au pouvoir, ce que les Occidentaux exigent. Le médiateur de l'Onu en Syrie souhaite, lui, trouver une solution entre les Syriens : "Les Syriens doivent s'unir en tant que nation pour trouver une solution. C'est la seule manière de garantir qu'ils pourront vivre ensemble en paix, dans une société fondée non pas sur la peur des représailles mais sur la tolérance". La feuille de route ainsi tracée, Lakhdar Brahimi s'est trouvé vite "critiqué" par les Syriens eux-mêmes, pouvoir et rebelles, qui ont estimé que la mission de Lakhdar Brahimi est vouée à l'échec en raison de la persistance des violences. L'émissaire Brahimi, qui a pris ses fonctions le 1er septembre, ayant rencontré Bachar Assad à Damas, a estimé pour sa part lors de cette première visite en Syrie que la crise "s'aggrave et représente une menace (...) pour le monde". Est-ce pour mettre tout le monde face à ses responsabilités que l'envoyé spécial de Ban Ki moon s'est montré aussi alarmiste ? Ou est-ce l'échec "programmée" de sa mission qui lui dicte de prévenir des conséquences faucheuse qu'elle impliquerait si cela arriverait. "Nous sommes convaincus qu'il (M. Brahimi) va échouer parce que la communauté internationale ne veut pas en réalité aider le peuple syrien", a affirmé le colonel Abdel Jabbar al-Oqaidi, chef du conseil militaire rebelle à Alep (Nord). Le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, a estimé de son côté que le régime syrien s'approchait de sa "fin inévitable". "Nous devons dire non à ce drame, ne pas permettre aux flammes de s'emparer de la région entière". En résumé : la communauté internationale est divisée entre la Russie, l'Iran et la Chine qui refusent toute ingérence en Syrie, alors que les Occidentaux, un grand nombre de pays arabes, notamment ceux du Golfe, et les Turcs veulent le départ de Bachar Al-Assad. Comment concilier les deux approches de la crise syrienne pour éteindre le feu qui risque d'embraser toute la région du Moyen-Orient et de déborder sur d'autres parties du monde ? Le gouvernement syrien, les rebelles, la Ligue arabe, la communauté internationale ont parlé à M. Brahimi. Les efforts diplomatiques de ce dernier vont-ils donner des fruits? Aucune des parties en conflit en Syrie ne semble vouloir de compromis, c'est la conclusion à laquelle sont arrivés de nombreux observateurs et analystes de la crise syrienne. Une conclusion qui sera peut-être admise par le médiateur de l'Onu qui s'est dit effrayé par la tâche qui l'attend en prenant connaissance de la situation réelle qui régnait dans ce pays. Les cartes qu'il possédait n'avaient aucun atout. Complexe, difficile, et affirmant être effrayé par la tâche qui l'attend pour résoudre la crise syrienne, il n'a cessé de clamer qu'il ne faut pas s'attendre à des miracles. Un miracle qui ne viendra peut-être jamais. L'ancien ministre algérien des Affaires étrangères, Lakhdar Brahimi, qui a pris la succession de Kofi Annan comme médiateur international en Syrie, pourra-t-il ramener la paix dans ce pays meurtri par plus de 18 mois de violence ayant fait plus de 29.000 morts et un très grand nombre de blessés ?. La question s'est posée aussitôt sa nomination au poste de médiateur international pour la Syrie annoncée. Tout au début de sa mission, le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, avait appelé à un soutien international « fort, clair et unifié » à M. Brahimi, en annonçant sa nomination dans un communiqué. Le Ghanéen, Kofi Annan, avait démissionné de cette charge le 2 août en invoquant le manque de soutien des grandes puissances à ses efforts pour mettre un terme à 17 mois de violence dans le pays, ayant fait jusque-là près de 23.000 morts selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme. "La violence et les souffrances en Syrie doivent prendre fin", a insisté Ban Ki-moon dans son communiqué. Diplomate chevronné, Lakhdar Brahimi avait été émissaire de l'Onu en Afghanistan à la suite des attentats du 11 septembre 2001, puis en Irak après l'invasion de 2003. Il était aussi l'artisan des accords de Taïef mettant fin à la guerre civile au Liban."Le secrétaire général apprécie la volonté de M. Brahimi de mettre ses talents considérables et son expérience au profit de cette tâche capitale pour laquelle il aura besoin, et attend à juste titre, d'un soutien fort, clair et unifié de la part de la communauté internationale, y compris du Conseil de sécurité" de l'Onu, a ajouté le porte-parole de Ban Ki moon. Lakhdar Brahimi a-t-il trouvé de l'aide auprès de la communauté internationale et de l'Onu ? "Le Conseil de sécurité de l'Onu et les Etats de la région doivent s'unir pour permettre une transition politique dès que possible. Des millions de Syriens réclament la paix à grands cris. Les grandes puissances ne peuvent plus rester divisées et ignorer ainsi cette demande pressante", avait affirmé dans un communiqué du groupe des "Elders" (Anciens), auquel appartient Lakhdar Brahimi, et qui réunit des personnalités œuvrant en faveur du règlement des conflits dans le monde. La plus grande difficulté à la quelle est confrontée le médiateur de l'Onu pour le Syrie est en fait le désaccord entre les grandes puissances et les interférences des pays de la région dans la crise syrienne. Toutes les tentatives de la communauté internationale pour mettre fin aux violences se sont heurtées aux désaccords marqués entre les cinq membres permanents du Conseil. Ces derniers disposent chacun droit de veto. Les Russes et les Chinois ont en déjà fait usage à trois reprises. Depuis plusieurs mois, Moscou n'a cessé de confirmer son soutien indéfectible au régime de Damas dans sa lutte contre les "terroristes". La présence confirmée de djihadistes étrangers sert depuis plusieurs mois d'argument à Bachar al-Assad pour refuser toute ingérence occidentale. La Chine, elle aussi, s'aligne sur les positions russes. Les deux pays ont en commun l'impression de s'être fait manœuvrer par les Occidentaux, notamment les Français et les Britanniques, en mars 2011, au moment du vote de la résolution destinée à protéger les populations civiles en Libye. Leur vote positif avait déclenché les frappes aériennes qui ont abouti à la chute de Mouammar Kadhafi. Les Chinois reprochent aux Occidentaux d'être responsables de l'échec de la mission de Kofi Annan. Le ministre russe des Affaires étrangères a appelé, lui, les pays occidentaux à ne pas "saboter" l'accord de Genève. Ce texte, adopté le 30 juin, par le Groupe d'action sur la Syrie, constitué par Kofi Annan, fixe le principe d'une transition en Syrie. Mais le document ne contient aucun appel à Bachar al-Assad à renoncer au pouvoir, ce que les Occidentaux exigent. Le médiateur de l'Onu en Syrie souhaite, lui, trouver une solution entre les Syriens : "Les Syriens doivent s'unir en tant que nation pour trouver une solution. C'est la seule manière de garantir qu'ils pourront vivre ensemble en paix, dans une société fondée non pas sur la peur des représailles mais sur la tolérance". La feuille de route ainsi tracée, Lakhdar Brahimi s'est trouvé vite "critiqué" par les Syriens eux-mêmes, pouvoir et rebelles, qui ont estimé que la mission de Lakhdar Brahimi est vouée à l'échec en raison de la persistance des violences. L'émissaire Brahimi, qui a pris ses fonctions le 1er septembre, ayant rencontré Bachar Assad à Damas, a estimé pour sa part lors de cette première visite en Syrie que la crise "s'aggrave et représente une menace (...) pour le monde". Est-ce pour mettre tout le monde face à ses responsabilités que l'envoyé spécial de Ban Ki moon s'est montré aussi alarmiste ? Ou est-ce l'échec "programmée" de sa mission qui lui dicte de prévenir des conséquences faucheuse qu'elle impliquerait si cela arriverait. "Nous sommes convaincus qu'il (M. Brahimi) va échouer parce que la communauté internationale ne veut pas en réalité aider le peuple syrien", a affirmé le colonel Abdel Jabbar al-Oqaidi, chef du conseil militaire rebelle à Alep (Nord). Le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, a estimé de son côté que le régime syrien s'approchait de sa "fin inévitable". "Nous devons dire non à ce drame, ne pas permettre aux flammes de s'emparer de la région entière". En résumé : la communauté internationale est divisée entre la Russie, l'Iran et la Chine qui refusent toute ingérence en Syrie, alors que les Occidentaux, un grand nombre de pays arabes, notamment ceux du Golfe, et les Turcs veulent le départ de Bachar Al-Assad. Comment concilier les deux approches de la crise syrienne pour éteindre le feu qui risque d'embraser toute la région du Moyen-Orient et de déborder sur d'autres parties du monde ? Le gouvernement syrien, les rebelles, la Ligue arabe, la communauté internationale ont parlé à M. Brahimi. Les efforts diplomatiques de ce dernier vont-ils donner des fruits? Aucune des parties en conflit en Syrie ne semble vouloir de compromis, c'est la conclusion à laquelle sont arrivés de nombreux observateurs et analystes de la crise syrienne. Une conclusion qui sera peut-être admise par le médiateur de l'Onu qui s'est dit effrayé par la tâche qui l'attend en prenant connaissance de la situation réelle qui régnait dans ce pays.