Le président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'homme (CNCPPDH), Me Farouk Ksentini, a affirmé mardi à Alger qu'il n'y avait pas de volonté délibérée d'atteinte aux droits de l'homme de la part du gouvernement. Interrogé par la presse sur les poursuites judiciaires à l'encontre de militants des droits de l'homme, Me Ksentini a indiqué qu'il s'agissait de «maladresses de la part de personnes qui ont la capacité de poursuivre judiciairement et non d'une politique voulu du gouvernement de persécuter les militants des droits de l'homme». Me Ksentini a incriminé des «responsables locaux qui assument mal leurs fonctions», faisant remarquer que ces poursuites «se soldent souvent par des décisions symboliques et des peines avec sursis, susceptibles d'appel». Le président de la CNCPPDH s'exprimait en marge de la septième rencontre sur le dialogue autour des droits de l'homme entre les pays arabes et européens, «Ces condamnations sont inutiles et on gagnerait en matière de respect des droits de l'homme si on en faisait l'économie», a-t-il estimé. A une question sur l'exécution, récemment, en Irak d'un prisonnier algérien, le président de la CNCPPDH s'est dit «désolé» de ce fait et a affirmé que son jugement «n'a pas été équitable». Un Algérien et dix Irakiens, accusés et condamnés pour «activités terroristes», ont été exécutés dimanche en Irak. Précisant que les prisonniers algériens en Irak «étaient en contact avec lui» en tant que président de la CNCPDDH, Me Ksentini a déploré «l'absence de justice» en Irak et «le non respect du droit à la défense» dans ce pays, formant le voeu que la voie diplomatique puisse éviter ce genre de drame. A propos de la septième rencontre sur le dialogue autour des droits de l'homme entre les pays arabes et européens, Me Ksentini a relevé que son objectif premier est de rapprocher le concept de droits de l'homme dans le monde arabe et en Europe, ajoutant qu'il était important pour les pays arabes de s'inspirer de l'expérience européenne dans le souci de gagner du temps. Il a estimé, à cet égard, que l'Algérie, comparée aux autres pays arabes, est «pionnière» en matière de respect des droits de l'homme depuis plusieurs années déjà», même s'il a relevé que «l'application de nos lois, qui sont très modernes, pose encore problème». Pour Me Ksentini, l'application des lois est une «culture» et nécessite un «effort collectif, inexistant pour le moment, même si la volonté politique existe», a-t-il dit.