L'Algérie est «pleinement et résolument engagée» dans la lutte contre la cécité évitable, a affirmé mercredi à Ouargla un responsable du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière (MSPRH) lors d'une rencontre régionale du Sud, dans le cadre de la célébration de la Journée mondiale de la vue. L'Algérie est partie prenante des programmes de santé recommandés par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) dans ce cadre, pour aller au devant des problèmes qui affectent la vue, en particulier le trachome, une maladie évitable encore répandue dans certaines régions du Sud du pays, a indiqué le directeur général de la prévention et de la promotion de la santé au MSPRH, M. Smail Mesbah. Placée sous le signe : «La santé oculaire et l'égalité d'accès aux soins», cette rencontre s'insère dans le cadre de la concrétisation du «Droit à la vue, qui constitue un objectif stratégique vers lequel l'Algérie s'est orienté depuis plusieurs années, appuyé d'un engagement au programme Vision 2020 marquant son adhésion à une initiative mondiale pour éliminer la cécité évitable», a souligné ce responsable. L'Algérie s'est engagée, en octobre 2009, auprès de l'OMS par la signature de la Déclaration mondiale de soutien à la vision 2020 «Droit à la vue» qui a pour but d'éliminer les principales causes de cécité évitable d'ici à la date précitée, dont le trachome. C'est dans cette optique que s'inscrit la préoccupation stratégique de prise en charge des problèmes de santé spécifiques aux régions du Sud, a expliqué le représentant du ministère de la Santé, en affirmant que «l'élimination du trachome en Algérie est un objectif que nous pouvons et devons atteindre». L'Algérie va introduire une nouvelle molécule (Azythromycine) recommandée par l'OMS dans le traitement du trachome, a fait savoir M. Mesbah, signalant aussi qu'un plan directeur va concerner les autres pathologies oculaires prévalentes (cataracte, glaucome, rétinopathie diabétique, et la dégénérescence maculaire liée à l'âge -DMLA-) et dont va découler un ensemble de plans opérationnels d'ici à 2013. Au moins 314 millions de personnes dans le monde sont atteintes de déficience visuelle, dont 40 millions souffrent de trachome, sachant que 80% de ces cas de trachome sont évitables, a indiqué, pour sa part, Dr.Gougam du MSPRH pour donner un aperçu de l'importance de la question. L'Algérie présente, pour sa part, une prévalence de 13,8% concernant la cataracte, 4,6 % pour le glaucome, 2,4 % pour la rétinopathie diabétique, 2,1 % pour la DMLA et 1,7 % de causes cornéennes, selon les données déterminées dans une étude de 2008, présentées lors de cette rencontre d'Ouargla. La rencontre a regroupé les professionnels de la santé mais aussi d'autres intervenants dans la politique de santé nationale, à l'instar des secteurs de l'Education nationale, des collectivités locales et de l'environnement de 12 wilayas du Sud, mais aussi le secteur privé et la société civile auxquels un appel est lancé à une plus large implication, notamment par l'approche préventive, dans cette stratégie de lutte contre la cécité évitable. La rencontre de Ouargla est l'occasion de faire une évaluation de l'action de l'Algérie dans le cadre de cette lutte, et d'arrêter une stratégie à partir du terrain et des professionnels à la base, pour avoir des réponses adaptées à la réalité du terrain et pouvant prendre en charge les spécificités locales, ont souligné les organisateurs. Côté société civile, l'association algérienne de lutte contre la cécité contribue, en plus de certaines activités chirurgico-médicales entreprises sur la base de conventions de jumelage avec des structures de santé (consultation et interventions chirurgicales), organise aussi des regroupements de sensibilisation préventive, à l'exemple de Journées sur le glaucome en avril 2012 à Ouargla et sur la prise en charge de la déficience visuelle de l'enfant en milieu scolaire en octobre 2011 à Touggourt, a indiqué Dr.Tidjani du CHU de Beni-Messous (Alger), membre fondateur de l'association que préside le Pr. Nouri. Les wilayas du Sud représentées à cette rencontre sont celles de Ouargla, Ghardaïa, Laghouat, El-Oued, Biskra, Illizi, Tamanrasset, Adrar, Tindouf, Bechar, El-bayadh et Naâma.