Dans un document réactualisé en mois d'août dernier, la Coface avait maintenu la note A4 pour l'Algérie, estimant que les perspectives politiques et économiques peuvent être marquées par quelques fragilités. La Coface organise son 14ème colloque Risque le 18 janvier 2010, à Paris. Cette année, elle traitera de grands thèmes d'actualité : la reprise est-elle à haut risque? Les pays émergents sont-ils les gagnants de la crise? En présence de 1.400 participants, son ambition est de donner en une journée les éléments aux acteurs du commerce international pour qu'ils puissent prendre en toute connaissance de cause leurs décisions en matière d'exportation ou d'investissement. La Coface présentera aussi le bilan économique et perspectives 2010 dans 155 pays, un ouvrage référence pour l'analyse des risques pays dans le monde. Pour rappel, dans un document réactualisé en mois d'août dernier, la Coface avait maintenu la note A4 pour l'Algérie, estimant que les perspectives politiques et économiques peuvent être marquées par quelques fragilités. Une relative volatilité de l'environnement des affaires est susceptible d'affecter les comportements de paiement, la probabilité moyenne que cela conduise à un défaut de paiement restant acceptable. L'organisme d'assureur français a donné une note B pour notre pays en matière d'environnement des affaires, jugeant l'environnement des affaires moyen. La Coface affirme que la fiabilité et la disponibilité des bilans d'entreprises sont très variables. Le recouvrement des créances est parfois difficile. Les institutions présentent certaines fragilités. Les entreprises évoluent dans un cadre instable ou peu performant. C'est un facteur de risques à prendre en compte pour les transactions interentreprises. Dans son appréciation du risque, la Coface avait estimé que la croissance, contrainte depuis 2006 par le recul de la production d'hydrocarbures, ainsi qu'en 2008 par la contraction de la production agricole, ne ralentira que modérément en 2009. Les revenus pétroliers extra budgétaires accumulés au cours des dernières années dans le Fonds de Régulation des Recettes (FRR) donnent aux autorités les moyens de conduire une politique contra cyclique. «En dépit du retournement du marché pétrolier, elles peuvent ainsi poursuivre le vaste programme d'investissements publics (infrastructures et habitat) et soutenir l'activité hors-hydrocarbures. Le secteur du bâtiment et des travaux publics est le principal moteur de la croissance. Mais l'interdiction des crédits à la consommation à partir de juillet va peser sur la consommation des ménages, affectant en particulier le commerce de gros et de détail. Le recul de la demande extérieure, déjà perceptible en 2008, continue de peser sur la production d'hydrocarbure et de freiner le taux de croissance global de l'économie », lit-on dans le document de la Coface. En 2010, la reprise sera modérée. La Coface n'envisage pas de rebond spectaculaire de la production d'hydrocarbure qui dépendra de la reprise de la demande mondiale et, en particulier de la demande européenne de gaz. Hors-hydrocarbures, l'activité devrait continuer de progresser à un rythme honorable, soutenue par les dépenses publiques. La chute des revenus pétroliers et la politique expansionniste vont certes creuser les déficits publics en 2009 et 2010, mais à moins d'un effondrement durable des cours, les réserves du FRR devraient être suffisantes pour financer ces déficits. Par ailleurs, le pays a un très faible endettement public, ce qui lui donne certaines marges de manœuvre. Malgré la diminution des exportations, la situation financière extérieure reste solide. Une politique active de désendettement extérieur, par l'interdiction faite aux entreprises d'emprunter à l'étranger et par le remboursement anticipé de la dette rééchelonnée, a ramené les ratios à des niveaux très faibles. Les réserves officielles de change sont élevées, ce qui limite le risque de crise de liquidité. «Au plan des politiques économiques, on assiste à un renforcement des mesures de protectionnisme à l'encontre des investissements étrangers et des importations qui sont peu favorables, à court terme, à l'environnement des affaires et, à plus long terme, au développement de l'économie», a constaté la Coface. Ces mesures ont été adoptées fin juillet dans le cadre de la Loi de finances complémentaire 2009. «En revanche, les entreprises tireront avantage de la fixation des jours de repos hebdomadaire le vendredi et le samedi, au lieu du jeudi et du vendredi, ce qui facilitera l'activité avec l'étranger» a conclu l'Organisme français.