La crise financier et économique qui secoue le monde entier, depuis le début de l'année 2008, a poussé tous les pays à prendre des mesures préventives pour éviter le pire. En effet, lors d'un rapport publié par la Coface, celle-ci souligne que la croissance en Algérie est contrainte depuis 2006 par le recul de la production d'hydrocarbures ainsi qu'en 2008 par la contraction de la production agricole, ne ralentira que modérément en 2009. Dans cette optique, les rédacteurs de ce rapport estiment que les revenus pétroliers extra budgétaires accumulés au cours des dernières années dans le Fonds de régulation des recettes (FRR) donnent aux autorités les moyens de conduire une politique contre cyclique. S'agissant de l'impacte du retournement du marché pétrolier, la Coface estime que ceci n'empêche pas le gouvernement de poursuivre le vaste programme d'investissements publics et soutenir l'activité hors hydrocarbures. A cet effet, le secteur du bâtiment et des travaux publics est le principal moteur de la croissance. Par ailleurs, le rapport souligne que l'interdiction des crédits à la consommation à partir de juillet va peser sur la consommation des ménages, affectant en particulier le commerce de gros et de détail. Le recul de la demande extérieure déjà perceptible en 2008 continue de peser sur la production d'hydrocarbures et de freiner le taux de croissance global de l'économie. Selon les prévisions, de la Coface, la croissance en 2009 sera au alentour de 2%. Pour 2010, la reprise sera modérée. Il n'est pas envisagé de rebond spectaculaires de la production d'hydrocarbure, qui dépendra de la reprise de la demande mondiale et en particulier de la demande européenne de gaz. Hors hydrocarbures, l'activité devrait continuer de progresser à un rythme honorable, soutenue par les dépenses publiques, la croissance sera de 3.9% en 2010 ; pour l'inflation, elle sera maintenue à 4,1% et 3,3% en 2010. S'agissant des exportations, les prévisions seront de 50.6 Mds dollars et 61.1 Mds dollars 2010. Les importations seront de 39.6 Mds de dollars, et 45.0 Mds dollars 2010. Dans ce sillage, la Coface met en exergue les capacités de l'Algérie à résister à une baisse des revenus pétroliers. En effet, la chute des revenus pétroliers et la politique expansionniste vont certes creuser les déficits publics en 2009 et 2010. Mais, à moins d'un effondrement durable des cours, les réserves du FRR devraient être suffisantes pour financer ces déficits. Le pays a, par ailleurs, un très faible endettement public, ce qui lui donne certaines marges de manœuvre. Malgré la diminution des exportations, la situation financière extérieure reste solide. Une politique active de désendettement extérieur, par l'interdiction faite aux entreprises d'emprunter à l'étranger et par le remboursement anticipé de la dette rééchelonnée, a ramené les ratios à des niveaux très faibles. Les réserves officielles de change sont élevées, ce qui limite le risque de crise de liquidité. Au plan des politiques économiques, les économiste de la Coface ont mis en évidence le renforcement de mesures protectionniste à l'encontre des investissements étrangers et des importations qui sont peu favorables, à court terme, à l'environnement des affaires et, à plus long terme, au développement de l'économie. Ces mesures ont été adoptées fin juillet dans le cadre de la loi de finances complémentaire 2009. En revanche, les entreprises tireront avantage de la fixation des jours de repos hebdomadaire le vendredi et le samedi, au lieu des jeudi et vendredi, ce qui facilitera l'activité avec l'étranger. Toutefois, les perspectives politiques et économiques peuvent être marquées par quelques fragilités. Une relative volatilité de l'environnement des affaires est susceptible d'affecter les comportements de paiement, la probabilité moyenne que cela conduise à un défaut de paiement restant acceptable. L'environnement des affaires est moyen. La Coface note la fiabilité et la disponibilité des bilans d'entreprise qui sont très variables, le recouvrement des créances est parfois difficile. Les institutions présentent certaines fragilités ; les entreprises évoluent dans un cadre instable ou peu performant. C'est un facteur de risque à prendre en compte pour les transactions inter-entreprises. Concernant les points forts de l'économie algérienne, ils consistent en la poursuite du programme d'investissements publics pour soutenir la croissance, facilitée par le désendettement de l'Etat et les réserves épargnées dans le Fonds de régulation des recettes. Avec des ratios d'endettement faibles et un niveau confortable de réserves officielles de change, la situation financière extérieure est solide. Mais il faut noter la dépendance aux revenus pétroliers. Les mesures restrictives à l'égard des investissements directs étrangers pénalisent les perspectives de diversification de l'économie alors que le déficit en infrastructures et les carences du système bancaire, malgré les réformes en cours, pénalisent l'environnement des affaires. Synthèse Yazid Idir