L'environnement des affaires en Algérie reste stable. En effet, l'assureur crédit français, Coface, a relevé, hier à Paris, la solidité de la situation financière de l'Algérie, la stabilité de sa situation politique ainsi qu'un climat d'investissements favorable. Il a, dans ce sens, maintenu la notation du risque pays de l'Algérie en A4. Ainsi, Coface note que la poursuite du programme d'investissements publics pour soutenir la croissance est facilitée par le désendettement de l'Etat et les réserves épargnées dans le Fonds de régulation des recettes. Et d'ajouter qu'avec des ratios d'endettement faibles et un niveau confortable de réserves officielles de change, la situation financière extérieure est solide. Coface estime également que l'expansionnisme budgétaire a soutenu la croissance en 2008. Celle-ci s'est établie à un peu moins de 5 % selon les estimations préliminaires. L'activité a été portée, hors secteur hydrocarbures, par la poursuite des projets d'investissement de l'Etat (infrastructures et habitat). La consommation des ménages a été soutenue par les dépenses publiques (subventions, hausse de salaires) qui ont permis de surmonter la hausse des prix des produits de base alimentaires et des carburants. Les secteurs de la construction, des travaux publics et de l'agroalimentaire ont continué de réaliser de bonnes performances. L'assureur note ainsi une amélioration sensible des principaux indicateurs économiques en 2008 avec des exportations en hausse ayant atteint 78 milliards se dollars, un excédent de la balance commerciale de 41 milliards de dollars et des réserves permettant de couvrir 34,7 mois d'importations. Néanmoins, Coface relève que l'économie algérienne est fortement dépendante des hydrocarbures. Pour l'assureur crédit, l'année 2008 a été marquée par le tassement de la demande extérieure en pétrole. Il estime également que les perspectives économiques peuvent être marquées par quelques fragilités. Il notera ainsi que des mesures restrictives à l'égard des investissements directs étrangers pénalisent les perspectives de diversification de l'économie. Aussi, le déficit en infrastructures et les carences du système bancaire, malgré les réformes en cours, pénalisent l'environnement des affaires. Dans ce sens, Coface a établi une note environnement des affaires et attribué la note B à l'Algérie. Pour ce qui est des perspectives de l'année 2009, Coface prévoit un ralentissement de la croissance susceptible de passer de 4,9 % en 2008 à 3,5 % en 2009. Ainsi, l'assureur crédit estime que le repli des prix du pétrole se traduira par une diminution des revenus budgétaires et des recettes d'exportation, mais les soldes public et extérieur devraient rester excédentaires. Pour cela, Coface table sur une baisse des exportations à 61,8 milliards de dollars en 2009 accompagnée d'une augmentation des importations à 41 milliards de dollars, ce qui se traduira par une baisse de l'excèdent commercial à 21 milliards de dollars. Cette situation imposera, selon Coface, un ralentissement des dépenses publiques d'investissement. Celles-ci devraient cependant continuer de porter l'activité hors secteur pétrolier, grâce aux réserves épargnées dans le Fonds de régulation des recettes. Le pays est, par ailleurs, peu dépendant d'investissements étrangers ou de crédits extérieurs, susceptibles de se tarir compte tenu de la crise mondiale. En revanche, la production du secteur pétrolier sera directement affectée par une très faible croissance, voire un recul de la demande extérieure d'hydrocarbures. Aussi, l'assureur crédit estime qu'un ralentissement des dépenses d'investissement et des subventions devraient permettre de faire ressortir un excédent public estimé à 6 % du PIB. Par ailleurs, le ralentissement des investissements publics, le repli des prix des produits alimentaires, ainsi que l'affaiblissement de l'euro, se traduiront par une hausse modérée des importations, limitant la contraction de l'excédent courant, estimé à 11 % du PIB. Avec un faible endettement extérieur et des réserves de change très confortables (près de 3 ans d'importation), la situation financière extérieure du pays est solide, ce qui lui permettra de surmonter la baisse des prix pétroliers, conclut Coface. Samira G.