Le président du 6eme congrès d'Azur Plage (Etablissement hospitalier spécialisé dans la rééducation fonctionnelle), le pr Meziane Amanouche, a plaidé dimanche à Alger pour la distribution des comprimés de vit B9 gratuitement dans les services de protection maternelle et infantile pour prévenir l'apparition de la Spina Bifida chez le nouveau-né. «La vit B9 est un traitement préventif chez la femme enceinte pour empêcher le développement de la spina-bifida chez l'enfant. Pour éviter l'apparition de la maladie, les pouvoirs publics doivent s'atteler à la distribution de comprimés de vit B 9 dans les services de protection maternelle et infantile», a précisé le chef du service de rééducation fonctionnelle du CHU d'Azur Plage, le Pr Meziane. La Spina Bifida est une malformation congénitale due essentiellement à une carence en vit B 9 et qui se traduit par une tumeur au niveau du bassin, en raison d'une anomalie dans l'emplacement des vertèbres de la moelle épinière. Les causes de la maladies sont multiples et le principal facteur à risque est la carence en acide folique (vit B 9) d'où l'intérêt d'une cure en utilisant cette vitamine quelque mois avant un projet de procréation. Les interférences médicamenteuses, l'alcool et le tabagisme chez les femmes enceintes sont aussi incriminées dans l'apparition de cette malformation génétique chez le fœtus. Les spécialistes ont aussi préconisé l'établissement d'une enquête génétique déterminant l'impact des gênes sur l'apparition de la maladie. Concernant le dépistage, il se fait par échographie, un moyen pour déceler les malformations durant les premiers mois du développement du fœtus. «Un suivi plus pointilleux des femmes enceintes est primordial», ont précisé les intervenants, pour la prise de mesures nécessaires en cas d'un diagnostic positif et une éventuelle interruption volontaire de grossesse lorsque la vie de la mère est en danger. Apres la naissance et quand l'enfant présente des anomalies, la rééducation s'articulant au tours de la kinésithérapie et de l'appareillage, peut-être une bonne alternative aux troubles moteurs. Lorsque les atteintes sont d'un degrés plus important, la chirurgie reste la seule échappatoire pour la libération de quelques racines vertébrales. En l'absence de traitement et du suivi de l'enfant, 85 à 100 % des enfants malades décèdent des suites de cette affection, d'après le Dr Lila Mahfouf, du service de neurologie de l'hôpital Salim Zmirli. En revanche, lorsque les enfants sont pris en charge précocement, 80% d'entres eux arrivent à l'age adulte, a-t-elle affirmé. Les chirurgiens présents au congrès ont plaidé pour des interventions chirurgicales précoces à partir du 72eme jour suivant la grossesse. Le bémol qu'ont soulevé les praticiens concernant la chirurgie est la saturation des services opératoires qui ne peuvent accueillir que 200 places. «La prise en charge de la Spina Bifida est très mauvaise et c'est un drame pour les parents», a déploré le Pr Amanouche. Pour remédier aux carences médicales et hospitalières, le chef de service en chirurgie pédiatrie à l'hôpital Beni Messous, le Pr Djaafar Hantala, a suggéré la création d'une coordination entre les différents services des centres hospitaliers d'Azur Plage, de Belfort, de Mustapha et de Teksraine. Il a aussi insisté sur l'obligation d'augmenter le nombre de places en chirurgie infantile tout en qualifiant les conditions de soins des enfants touchés par cette affection lourde «d'euthanasie déguisée». «De nombreux enfants sont mal soignés par leur médecins et décèdent des conséquences de la pathologie», a-t-il souligné.