Les participants aux travaux de la rencontre de dialogue pour réaliser la réconciliation nationale au Mali, tenue vendredi à Adrar, ont souligné l'impératif d'une prise en charge sérieuse des droits de toutes les tribus au nord de l'Etat malien, comme facteur essentiel pour le règlement de la crise, en les associant à la gestion des affaires du pays. L'objectif étant, ont-ils affirmé, la concrétisation du principe de la justice sociale qui garantit la distribution équitable des richesses et la réalisation d'infrastructures de base pour améliorer les conditions de vie de ces tribus. Dans le communiqué final de la rencontre, un appel a été lancé pour l'actualisation de la charte nationale signée en 1991 entre les factions en conflit et le gouvernement malien sous l'égide de l'Algérie, outre l'application de l'accord d'Alger signé en 2006 et la mise en oeuvre de la déclaration de partenariat signée récemment à Alger par le mouvement de libération de l'Azawad et le mouvement Ansar Eddine pour la réalisation d'une réconciliation nationale entre les deux mouvements. Les participants à cette rencontre tenue à la zaouïa Moulay Touhami Ghitaoui ont insisté sur le principe de dialogue et de réconciliation entre toutes les parties concernées par le conflit au nord de l'Etat malien, saluant les efforts de l'Algérie et du président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, visant à «instaurer la paix, la sécurité et la stabilité au nord de l'Etat malien voisin». Les notables ont également mis l'accent sur la nécessité de préserver l'unité territoriale du Mali et de rejeter toute forme de violence ou de conflit entre les tribus, saluant, à cet égard, l'initiative de Cheikh Moulay Touhami Ghitaoui, président du comité national des sages et des notables dans le sud algérien. Bannir la violence Ils ont en outre recommandé «de bannir la violence et l'extrémisme visant à réaliser les desseins d'une minorité au détriment du reste des citoyens de l'Etat malien» et plaidé «pour l'arrêt immédiat des actions armées» dans ce pays et «le rejet de l'intervention étrangère, quel qu'en soit le prétexte, afin de préserver l'unité territoriale et la stabilité du Mali». La généralisation du principe de concertation et de dialogue par le biais d'un mécanisme de communication directe avec toutes les tribus se trouvant au nord du Mali a également été préconisée par les notables qui ont exhorté l'Etat algérien à poursuivre son soutien aux efforts visant à instaurer la paix dans la région et à assurer la prise en charge des réfugiés. Un appel a été, dans ce sens, lancé à toutes les parties concernées afin d'assurer des «passages sécurisés» pour l'acheminement des aides humanitaires aux tribus Azaouad au nord du Mali. Les participants ont proposé la formation d'un comité regroupant les notables et cheikhs des tribus du sud algérien et du nord du Mali qui sera présidé par Cheikh Moulay Touhami Ghitaoui assisté par Cheikh Hadj Maârouf Idaou (Adrar) pour veiller à la dynamisation de la réconciliation nationale au Mali et hâter sa réalisation sur le terrain, à travers la coordination entre toutes les parties officielles. Ils ont en outre demandé la «libération immédiate et sans chantage» des diplomates algériens enlevés au nord du Mali. Plus de 40 cheikhs et notables du nord du Mali et du sud algérien (Adrar et Tamanrasset) ont pris part à cette rencontre. Le secrétaire général du parti de l'Union pour la démocratie et les libertés Douifi omar el-Saifi s'est retiré de la rencontre. Dans un communiqué dont l'APS a reçu une copie, le parti a expliqué ce retrait par «la présence lors de la réunion préparatoire de personnes non conviées et non concernées».