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OBG fait le bilan 2012 : L'économie algérienne de plus en plus solide
Publié dans Le Financier le 19 - 01 - 2013

Alors que l'économie Algérienne doit encore faire face à certains problèmes structurels, elle a néanmoins obtenu de bons résultats en 2012, malgré une inflation à la hausse et la récession qui frappe son premier partenaire commercial, l'Europe.
Le pays a enregistré une croissance du PIB de 2,6% en 2012 – un chiffre qui se situe dans la moyenne régionale- et devrait poursuivre sur cette lancée en 2013 pour atteindre une croissance de 3,4%, d'après le FMI.
Un rapport du FMI daté du mois de novembre a confirmé que la croissance devrait rester solide sur le court terme, soutenue par les prix élevés du pétrole, une forte demande intérieure et une économie hors hydrocarbures en plein développement. Les prix mondiaux du pétrole, qui se situaient en moyenne autour de 109,55 dollars le baril en 2012, contre 107,46 dollars en 2011 et 77,45 dollars en 2010, ont compensé la baisse de la demande d'exportation d'énergie et renforcé le positionnement financier de l'Algérie. La Banque d'Algérie estime que l'équilibre du budget de l'Etat ne peut être assuré que si le prix du baril de pétrole est d'au moins 110 dollars, ce qui soulève l'inquiétude d'un déficit fiscal si les prix du pétrole chutent.
Les réserves de devises étrangères atteignaient fin septembre la somme de 193,7 milliards de dollars contre 188 milliards de dollars en 2011, créant un matelas financier pour les programmes de dépenses publiques. Selon les projections du FMI du mois de novembre, l'excédent de la balance courante devrait se situer à 8,2% du PIB à la fin de l'année 2012 puis baisser en 2013 jusqu'à 7,1% en raison d'investissements publics plus importants. En plus de vouloir stimuler la croissance des secteurs hors hydrocarbures de son économie, l'une des priorités majeures de l'Etat algérien en 2013 sera de ramener l'inflation au niveau recommandé de 4% à 4,5% alors qu'elle atteignait 8,4% en 2012.
La dépendance du pays aux revenus des secteurs pétroliers et gaziers, qui représentent encore 97% de l'ensemble des exportations et contribuent au PIB à hauteur de 30%, reste un problème. Néanmoins ces secteurs ont connu en 2012 des changements encourageants qui contribueront à assurer des rentrées confortables de recettes et de capitaux sur le moyen terme. L'Etat a fait part de son projet d'investir 80 milliards de dollars dans le secteur de l'énergie sur les cinq prochaines années afin de renforcer la production et l'exploration. Ces dernières années, l'intérêt des investisseurs a stagné, suscitant une inquiétude quant à la capacité de l'Algérie à maintenir ses niveaux de production dans la mesure où un certain nombre de champs arrivent à maturité et devront bientôt être remplacés par de nouveaux projets. Suite à plusieurs appels d'offres peu reluisants au cours des quatre dernières années, le gouvernement a lancé en janvier un projet de révision de la loi sur les hydrocarbures de 2005, afin de rendre le secteur plus attractif pour les investisseurs étrangers. Un projet d'amendement à la loi sur les hydrocarbures, rendu public en novembre, apporte des modifications au système fiscal et encourage essentiellement le développement de réserves non conventionnelles et offshore. Le projet de modification propose notamment d'annexer les impôts à verser par les entreprises étrangères sur les bénéfices et non plus sur le chiffre d'affaires. En plus d'avantages fiscaux, les sociétés qui investiront dans l'exploration des ressources non conventionnelles se verront accorder des licences de prospection pour une durée allant jusqu'à 11 ans et des licences d'exploitation de 40 ans pour le gaz de schiste et de 30 ans pour le pétrole de schiste. Le Conseil des ministres a examiné et approuvé le projet de loi modifiant la loi 05-07 relative aux hydrocarbures, le lundi 17 septembre 2012 qui vise à maintenir l'attractivité de l'Algérie en matière d'investissements énergétiques. Le texte est actuellement en discussion au niveau de l'Assemblée Populaire nationale (APN) et les débats principaux portent notamment sur le développement des gaz de schiste.
À l'origine de cette réforme, on peut citer non seulement l'intérêt déclinant des compagnies pétrolières internationales pour les blocs algériens ces dernières années, souvent imputé à un cadre fiscal peu attractif, mais aussi le potentiel croissant que représentent des ressources non-conventionnelles et nécessitant des technologies de pointe. L'Etat algérien est de plus en plus optimiste quant au potentiel des réserves de gaz de schiste pour le pays. La direction de Sonatrach estime que les réserves algériennes de gaz de schiste pourraient s'élever à 2000 milliards de mètres cube, contre 4500 milliards de mètres cube pour les réserves en gaz conventionnel. Si les réserves de gaz de schiste s'avèrent être aussi importantes que les estimations initiales l'indiquent, cela augmenterait considérablement les perspectives du pays en matière de ressources.
Si l'Europe reste le premier marché du gaz et du pétrole algériens, on assiste à l'expansion des relations commerciales du pays avec d'autres pays en développement. Par exemple, le total des exportations vers l'Asie s'est élevé à 2,03 milliards de dollars au premier trimestre 2012, soit le double de ce qui avait été enregistré à la même période l'année précédente. Début 2012, un dixième des exportations algériennes était à destination de l'Asie, faisant de celle-ci le troisième marché exportateur de l'Algérie après l'UE. L'essor de nouvelles relations commerciales import-export a été soutenu par une augmentation considérable des capitaux en provenance des marchés d'Asie de l'Est ces dernières années, notamment la Corée du Sud et la Chine, pays qui participent désormais à divers projets dans les secteurs du bâtiment et des infrastructures. Toutefois, le gouvernement devrait également développer ses activités économiques hors pétrole s'il veut profiter pleinement de son potentiel de croissance économique, réduire le chômage et se protéger des chocs externes. L'Etat essaye d'augmenter la production agricole, en particulier la production de blé, avec notamment un investissement de 10 milliards de dinars (97,67 millions d'euros) au cours des trois dernières années afin de constituer des stocks de matériel et encourager la mécanisation agricole. Selon les estimations du Ministère de l'Agriculture, la récolte totale de céréales aurait atteint 5,8 millions de tonnes en 2012, contre 4,2 millions de tonnes en 2011. Sur le moyen terme, le pays va toutefois maintenir sa dépendance face aux importations pour satisfaire une demande nationale en céréales estimée à près de 7 millions de tonnes par an.
La stratégie de développement du pays fait la part belle aux services. Si en Algérie le secteur du tourisme a connu une croissance relativement lente au cours des dix dernières années par rapport à ses voisins marocain et tunisien, l'Office National du Tourisme enregistrait à la mi-octobre 2012 le chiffre d'1,3 million de visiteurs et espérait atteindre les 3 millions d'ici la fin de l'année, ce qui représenterait une hausse par rapport au chiffre de 2,5 millions de visiteurs enregistré fin 2011. Afin d'encourager le développement du secteur, l'Etat a débloqué 1 milliard de dollars pour rénover son parc hôtelier public sur le court terme, auxquels s'ajoute une enveloppe de 5 milliards pour la construction ,à moyen terme, de 750 hôtels répartis sur l'ensemble du pays. Si de nombreux programmes ont été mis en place dans le but de développer l'économie hors hydrocarbures, l'Algérie reste largement dépendante des exportations de pétrole et de gaz. La politique algérienne actuelle de diversification des marchés d'exportation et de consolidation des réserves de devises devrait contribuer à protéger le pays des fluctuations de la demande extérieure, qui avaient eu un impact considérable sur les finances publiques en 2009-2010. Grâce aux prix élevés du pétrole en 2012, l'Algérie débute l'année 2013 sur de solides bases économiques. Le développement de secteurs tels que l'agriculture, le tourisme et l'industrie sera toutefois nécessaire pour que l'Algérie puisse tirer pleinement parti de son potentiel économique, réduire son chômage et améliorer le niveau de vie de sa population.


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