Les complications liées au diabète peuvent être évitées dans 58 % des cas, lorsque la maladie est prise en charge au stade prés-diabète, a indiqué mardi à Alger le Pr Zahia Arbouche, présidente de la Société algérienne de diabétologie. «Des mesures hygiéno-diététiques suivies au stade près diabète, permettent de réduire l'apparition des complications dues à la maladie dans 58 % des cas et de contrôler son avancée à des stades tardives», a souligné le Pr Arbouche qui est aussi chef de service de diabétologie au CHU de Tizi-Ouzou, à l'occasion d'une conférence-débat sur l'état des lieux du diabète de type II en Algérie. L'augmentation récurrente de la prévalence du diabète en Algérie interpelle les professionnelles de la santé publiques qui misent sur la prévention en amont de la maladie. Pour la spécialiste, l'Algérie est d'autant plus concernée par le fléau de part son état de pays émergent où les bonnes habitudes alimentaires ne sont pas encore «encrées dans les moeurs». Elle a, à ce sujet, rappelé que le «régime des diabétiques» ne concerne pas uniquement les personnes ayant le diabète, mais tous les citoyens, tout en suggérant à l'ensemble de la population de suivre les prescriptions diététiques indiquées chez ces malades. Dans ce sens, les spécialistes s'accordent à dire qu'il ne devrait pas y avoir d'interdits alimentaires et qu'il est recommandé de manger avec modération et sans excès, tout en variant ses sources nutritionnelles. Le fameux adage des «cinq fruits et légumes par jour et l'exercice physique» n'est pas un mythe, et des études montrent que les personnes prédisposées au diabète suivant une bonne hygiène de vie ne développent pas cette affection ou ralentissent son apparition. Pour sa part, le Dr Noura Sallah, spécialiste en médecine interne au niveau de l'établissement publique de santé de proximité (EPSP) de Bab El Oued, a axé son intervention sur le schéma préventif et le suivi des personnes à risque, avant la survenue de l'atteinte. Elle évoquera, ainsi, la nécessité de faire une glycémie au minimum une fois tout les trois ans, de surveiller sa tension artérielle et sa lipidémie, et de surveiller de prés les femmes ayant eu un bébé pesant plus de 2 kg à la naissance. Cette surveillance ciblée consiste, a-t-elle mentionné, à faire des bilans réguliers chez les sujets vulnérables, à perdre du poids et à consulter son médecin régulièrement, étant donné, a-t-il fait observer que la maladie évolue «silencieusement».