Plus de 150.000 ha de terres ont été détournés de leur vocation agricole depuis l'indépendance de l'Algérie, selon un chiffre avancé lundi par le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, M. Rachid Benaïssa, qui estime que ce détournement devient de plus en plus difficile grâce au dispositif mis en place par les pouvoirs publics. «On avance un chiffre de perte (de terres agricoles) de 150.000 ha depuis l'indépendance. Peut être c'est un peu plus», a déclaré le ministre sur les ondes de la Radio nationale. Le détournement de ces terres de leur vocation s'est fait «parfois avec facilité» au profit du développement du bâti, a regretté M. Benaïssa, rappelant le dispositif mis en place pour «freiner la perte des terres agricoles». «Il a fallu des rappels à l'ordre par le président de la République et des lois exigeant des conditions à ce détournement des terres agricoles», a-t-il soutenu. Le ministre a rappelé aussi le nouveau dispositif encadrant la création de nouvelles exploitations agricoles par la mise en valeur, citant dans ce cadre 350.000 ha, identifiés sur les terres du domaine privé de l'Etat, en voie d'attribution. Le détournement des terres agricoles «a été toujours un sujet de discorde entre le secteur agricole et d'autres secteurs, mais il devient de plus en plus difficile grâce à la promulgation des lois», a reconnu M. Benaïssa.