Le redressement fiscal notifié par l'administration fiscale algérienne à Orascom Télécom Holding (OTH) commence à peser sur la situation financière de cette entreprise. OTH est confrontée à un grave problème de liquidités. Elle se tourne vers ses actionnaires pour lever quelque 800 millions de dollars. Cette opération sera soumise à l'approbation des concernés le 27 décembre prochain, lors d'une réunion qui se tiendra au Caire. Le groupe égyptien a indiqué dans une déclaration rendue publique que la somme qui sera levée sera consacrée à répondre «aux besoins en liquidités de l'entreprise s'il n'y a pas de solution immédiate dans le litige fiscal en Algérie». OTH est sous le coup d'un redressement fiscal qui dépasse les 600 millions de dollars qui lui a été notifié il y a environ une année-, avait fait savoir le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, lors d'une conférence de presse organisée en marge de la tripartite, il y a quelques jours. Il avait souligné qu'OTH ne pourra pas transférer les dividendes tant qu'elle ne se serait pas acquittée de sa dette auprès du Fisc algérien. La filiale algérienne de ce groupe, Djezzy, représenterait pas moins de 30% du chiffre d'affaires d'OTH. En septembre dernier, l'agence américaine de notation Standard & Poor's (S&P) avait déjà anticipé sur les difficultés actuelles d'OTH en annonçant qu'elle la plaçait sous surveillance négative. Filiale de McGraw-Hill qui publie des analyses financières sur des actions et des obligations, S&P est l'une des trois principales sociétés de notation financière avec ses concurrents Moody's et Fitch Ratings. La mise sous surveillance négative est utilisée par les agences de notations pour indiquer que la dette de la société est sous surveillance et que sa note pourrait changer. Standard & Poor's explique cette mise sous surveillance par les difficultés rencontrées par OTH dans le rapatriement de ses dividendes à partir de l'Algérie. Les responsables de OTH se sont plaints, en date du 25 août dernier, à l'occasion de la présentation de ses résultats trimestriels, de ne pas pouvoir disposer auprès des autorités algériennes d'autorisation nécessaire pour le transfert de leurs dividendes de l'ordre de 580 millions de dollars de réalisés en 2008. Standard & Poor's est de nature à mettre à mal OTH. « Le retard dans la réception des dividendes en provenance d'Algérie pourrait provoquer des tensions sur les liquidités pour les besoins d'investissements substantiels dans des opérations plus récentes dans le portefeuille d'Orascom Télécom, comme au Canada, ou le paiement d'intérêts et d'autres appels de fonds au niveau de l'entreprise-mère », avait expliqué S&P. La situation d'OTH n'a pas avancé depuis puisqu'elle attend toujours le quitus des autorités fiscales pour pouvoir rapatrier leurs dividendes de l'Algérie. Le groupe égyptien de téléphonie mobile rappelait que sa filiale algérienne, Orascom Télécom Algérie (OTA), avait déposé un dossier de transfert de dividendes auprès des autorités concernées, en juillet 2008.