Le ministre de la Communication, M. Mohamed Said a annoncé, jeudi à Alger, que l'avant-projet de loi sur l'audiovisuel ferait l'objet d'examen par le Gouvernement lors de sa réunion mercredi prochain. Le ministre de la Communication, M. Mohamed Said a annoncé, jeudi à Alger, que l'avant-projet de loi sur l'audiovisuel ferait l'objet d'examen par le Gouvernement lors de sa réunion mercredi prochain. Dans une déclaration à la presse en marge d'une séance de l'Assemblée populaire nationale (APN) consacrée aux questions orales, le ministre a indiqué que «l'avant-projet de loi sur l'audiovisuel sera examiné par le Gouvernement lors de sa réunion de mercredi. Une fois examiné, il sera soumis au Conseil des ministres, au Conseil de l'Etat puis au Parlement». Le texte de loi «sera débattu par l'APN dans sa session «, a souligné M. Mohamed Said exprimant le souhait que la loi soit adoptée lors de la même session. Le Gouvernement «ne ménagera aucun effort» pour la promulgation des décrets exécutifs relatifs à ladite loi, une fois cette dernière adoptée, a poursuivi le ministre précisant qu'il s'agissait des mécanismes et des cahiers des charges. Le Gouvernement œuvrera à la consécration de la loi avant la fin 2013, a-t-il ajouté. Concernant l'instance de régulation de la presse écrite, le premier responsable du secteur a affirmé que «tout est fin prêt et aux représentants de la presse d'élire 7 journalistes de manière démocratique» pour la mise en œuvre de cette instance. Le ministre a appelé, par la même, les journalistes à «s'organiser» et à élire leurs représentants au Conseil de déontologie. A une question que la disponibilité d'imprimeries au niveau de certaines wilayas du sud du pays, M. Mohamed Said a indiqué que ces imprimeries «seront opérationnelles en octobre 2013» soulignant que l'imprimerie de Ouargla était «prête». Un séminaire national sur la Communication institutionnelle début juin prochain Concernant la carte professionnelle des journalistes, le ministre a indiqué qu'une commission au niveau du ministère était chargée de ce dossier et devrait finir ses travaux dans un mois au plus tard avant la définition d'une liste de journalistes professionnels auxquels cette carte serait remise. En outre, le ministre de la Communication a révélé qu'un séminaire national sur la Communication institutionnelle, prévu début juin, était en préparation au niveau de son département ministériel. Depuis l'attaque terroriste contre le site gazier de Tiguentourine (In Aménas) en janvier dernier, le ministère de la Communication a adopté «une série de mesures relatives notamment à l'organisation de la Communication institutionnelle», a affirmé le ministre qui répondait à un député de l'Assemblée populaire nationale (APN) sur «la politique d'Information adoptée» par le gouvernement lors des incidents survenus aux frontières sud du pays. Il a indiqué à cet égard que son département a entamé la préparation d'un séminaire national devant dégager «une feuille de route pour pallier le déficit accusé en matière de Communication institutionnelle». Durant l'attaque de Tiguentourine la propagande terroriste était la principale source d'information de plusieurs médias face à ce qui semblait être une défaillance en matière de Communication institutionnelle mais qui en réalité ne l'était pas, a-t-il ajouté. La nature de l'attaque terroriste «perpétrée dans un lieu et contexte ouverts à toutes les éventualités nous a imposé, dés les premières heures, la prudence dans la diffusion des informations dans le but de préserver la vie des otages», a-t-il souligné. L'information sécuritaire a ses règles. Elle a des caractéristiques dont il faut tenir compte lors d'incidents pour garantir la confidentialité de la tactique et assurer la bonne mise en œuvre du plan militaire arrêté, a insisté le premier responsable du secteur. Dans tous les pays, les médias officiels, notamment la télévision, sont différents des médias privés qui courent derrière le scoop pour gagner un audimat plus large même au détriment de la véracité de l'information, a estimé M. Mohamed Said. Il a précisé que les médias officiels en tant que service public «tiennent compte, en pareil cas, des plans sécuritaires et politiques et d'autres considérations diplomatiques». «Ils travaillent en coordination avec les départements concernés pour s'assurer de la véracité des informations avant leur diffusion», ce qui explique, a-t-il dit, le retard, de quelques heures dans l'annonce d' «évènements tragiques». Le ministre a précisé que les interventions de son département ministériel à travers les organes de presse nationaux et étrangers «étaient directes et précises». Elles ont constitué «une source de référence pour les médias étrangers dans leur couverture de l'événement», a-t-il dit. Pour ce qui est de la politique adoptée en matière de Communication vis-à-vis des événements qui se déroulent aux frontières sud, et particulièrement au Mali, le ministre a répondu que «le traitement de ce dossier procède de la position de l'Algérie qui repose sur trois principes: la non-ingérence dans les affaires intérieures du Mali, le respect de son intégrité territoriale et la recherche d'une solution pacifique entre les parties en conflit». «A partir de ce principe, toute information amplifiée ou de nature à attiser le conflit interne est inopportune», selon M. Mohamed Said pour qui «la stabilité dans les pays voisins «est un facteur positif qui nous aidera à mobiliser nos énergies pour nous consacrer à la bataille de construction et d'édification». A une question relative à «l'origine du complot évoqué par le Premier ministre au sujet de l'attentat de Tiguentourine», M. Mohamed Said a affirmé que «l'attaque criminelle contre le complexe gazier relevait bel et bien d'un complot, au sens étymologique et politique du terme». A ce propos, le ministre a ajouté que «l'enquête a démontré que l'attaque terroriste de Tiguentourine était préméditée et planifiée depuis plusieurs semaines et a ciblé un secteur économique stratégique dans le but de déstabiliser le pays en sapant ses capacités économiques, et partant, pour priver le peuple d'une ressource vitale». «Politiquement, le complot était prémédité dans la mesure où 32 terroristes, dont 29 étaient de différentes nationalités, sont venus de l'étranger, plus particulièrement du Nord du Mali, vers l'Algérie, en passant par le Niger», a rappelé le ministre. Il a fait remarquer que l'attaque terroriste avait coïncidé avec l'intervention militaire directe au Mali et l'annonce par l'Algérie qu'elle allait empêcher cette guerre de s'étendre à ses territoires par la fermeture de ses frontières terrestres et par la mobilisation de ses forces armées pour les défendre. Pour le ministre, l'attaque terroriste, vue sous un angle géostratégique, avait pour objectif d'entrainer l'Algérie dans cette guerre parce qu'elle avait décidé de n'envoyer aucun soldat hors de ses frontières, convaincue qu'elle était et aussi par expérience, que la solution du conflit au Mali était politique et non militaire. Des postes de Journalistes-correspondants de la Télévision nationale à l'étranger Le ministre de la Communication, M. Mohamed Said a annoncé, par ailleurs, la création de postes de «Journalistes-correspondants» de l'Entreprise nationale de télévision (ENTV) à l'étranger au titre de la révision en cours des statuts de l'Entreprise. A une question d'un député de l'Assemblée populaire nationale (APN), M. Mohamed Said a indiqué que l'ENTV ne disposait pas de correspondants qualifiant cet état de fait de «lacune» pour ce média «sensible». Dans ce contexte, le ministre a indiqué que les statuts de l'ENTV faisaient l'objet d'amendement «en vue de palier les lacunes» et désigner des Journalistes-correspondants de l'ENTV à l'étranger «du moins au niveau des grandes capitales». «Un intérêt particulier est accordé au développement de l'ENTV», a souligné le premier responsable du secteur précisant, toutefois, que «cette démarche nécessite du temps et un plan bien élaboré». «Le nombre de journalitses-correspondants algériens à l'étranger est très réduit», a poursuivi le ministre qui a rappelé que l'Agence «Algérie-Presse-Service» (APS) ne disposait que de six Journalistes-correspondants à l'étranger. 14 bureaux de l'APS à l'étranger sont prévus dans les statuts de cette dernière, mais l'agence «n'a cependant pas désigné des correspondants dans tous ces bureaux en raison de la complexité de l'opération d'affectation». «Ce vide sera comblé d'ici à la fin de l'année», a-t-il ajouté. Concernant la communauté algérienne établie à l'étranger, M. Mohamed Said a évoqué «un projet en cours d'examen concernant la tenue d'une conférence regroupant tous les journalistes algériens exerçant dans des institutions médiatiques à l'étranger». Il a, dans ce contexte, déploré «la fuite de journalistes hautement compétents» durant la décennie noire. Il a affirmé que son département oeuvrait à créer des attaches en faveur de ces compétences avec leur pays» à travers un mécanisme à même de les rassembler en Algérie. Rachida T.