Le ministre de la Communication, Mohamed Saïd, a révélé jeudi à Alger qu'un séminaire national sur la communication institutionnelle, prévu début juin, était en préparation au niveau de son département ministériel. Depuis l'attaque terroriste contre le site gazier de Tiguentourine (In Aménas) en janvier dernier, le ministère de la Communication a adopté «une série de mesures relatives notamment à l'organisation de la Communication institutionnelle», a affirmé le ministre qui répondait à un député de l'Assemblée populaire nationale (APN) sur «la politique d'Information adoptée» par le gouvernement lors des incidents survenus aux frontières sud du pays. Il a indiqué à cet égard que son département a entamé la préparation d'un séminaire national devant dégager «une feuille de route pour pallier le déficit accusé en matière de Communication institutionnelle». Durant l'attaque de Tiguentourine, la propagande terroriste était la principale source d'information de plusieurs médias face à ce qui semblait être une défaillance en matière de Communication institutionnelle, mais qui, en réalité ne l'était pas, a-t-il ajouté. La nature de l'attaque terroriste «perpétrée dans un lieu et contexte ouverts à toutes les éventualités nous a imposé, dès les premières heures, la prudence dans la diffusion des informations dans le but de préserver la vie des otages», a-t-il souligné. L'information sécuritaire a ses règles. Elle a des caractéristiques dont il faut tenir compte lors d'incidents pour garantir la confidentialité de la tactique et assurer la bonne mise en œuvre du plan militaire arrêté, a insisté le premier responsable du secteur. Dans tous les pays, les médias officiels, notamment la télévision, sont différents des médias privés qui courent derrière le scoop pour gagner un audimat plus large même au détriment de la véracité de l'information, a estimé M. Mohamed Saïd. Il a précisé que les médias officiels en tant que service public «tiennent compte, en pareil cas, des plans sécuritaires et politiques et d'autres considérations diplomatiques». «Ils travaillent en coordination avec les départements concernés pour s'assurer de la véracité des informations avant leur diffusion», ce qui explique, a-t-il dit, le retard, de quelques heures dans l'annonce d'«évènements tragiques». Le ministre a précisé que les interventions de son département ministériel à travers les organes de presse nationaux et étrangers «étaient directes et précises». Elles ont constitué «une source de référence pour les médias étrangers dans leur couverture de l'évenement», a-t-il dit. Pour ce qui est de la politique adoptée en matière de communication vis-à-vis des évenements qui se déroulent aux frontières sud, et particulièrement au Mali, le ministre a répondu que «le traitement de ce dossier procéde de la position de l'Algérie qui repose sur trois principes : la non-ingérence dans les affaires interieures du Mali, le respect de son intégrité territoriale et la recherche d'une solution pacifique entre les parties en conflit». «A partir de ce principe, toute information amplifiée ou de nature à attiser le conflit interne est inopportune», selon M. Mohamed Saïd pour qui «la stabilité dans les pays voisins» est un facteur positif qui nous aidera à mobiliser nos énergies pour nous consacrer à la bataille de construction et d'édification». A une question relative à «l'origine du complot évoqué par le Premier ministre au sujet de l'attentat de Tiguentourine», Mohamed Saïd a affirmé que «l'attaque criminelle contre le complexe gazier relevait bel et bien d'un complot, au sens étymologique et politique du terme». A ce propos, le ministre a ajouté que «l'enquête a démontré que l'attaque terroriste de Tiguentourine était préméditée et planifiée depuis plusieurs semaines et a ciblé un secteur économique stratégique dans le but de déstabiliser le pays en sapant ses capacités économiques, et partant, pour priver le peuple d'une ressource vitale». «Politiquement, le complot était prémédité dans la mesure où 32 terroristes, dont 29 étaient de différentes nationalités, sont venus de l'étranger, plus particulièrement du Nord du Mali, vers l'Algérie, en passant par le Niger». Il a fait remarquer que l'attaque terroriste avait coincidé avec l'intervention militaire directe au Mali et l'annonce par l'Algérie qu'elle allait empêcher cette guerre de s'étendre à ses territoires par la fermeture de ses frontières terrestres et par la mobilisation de ses forces armées. Cela avait pour objectif d'entraîner l'Algérie dans cette guerre parce qu'elle avait décidé de n'envoyer aucun soldat hors de ses frontières, convaincue qu'elle était et aussi par expérience, que la solution du conflit au Mali était politique et non militaire.