L'emploi «judicieux» et la mise en valeur des immenses richesses naturelles de l'Algérie peuvent contribuer au développement «durable» de son tourisme, a affirmé dimanche à Alger, le directeur régional du programme Afrique de l'Organisation mondiale du tourisme (OMT), Ousmane Ndiaye. «L'Algérie est un pays doté d'immenses richesses naturelles qui, si elles sont judicieusement mises en valeur et exploitées rationnellement, pourront contribuer au développement durable d'un tourisme axé essentiellement sur son environnement, dans ses dimensions naturelles, culturelles et sociales», a déclaré M. Ndiaye, qui représentait le secrétaire général de l'OMT aux 2èmes assises nationales du tourisme. Il a souligné, dans ce cadre, que l'OMT était prête à apporter à l'Algérie son expérience pour promouvoir un tourisme «respectueux de l'environnement qui doit être le substrat sur lequel il doit se développer», ajoutant que cela permettra à l'Algérie «de diversifier» son économie. M. Ndiaye a loué l'intérêt accordé par l'Algérie au secteur du tourisme, en l'inscrivant parmi les axes prioritaires de son programme de développement économique et social et en élaborant une stratégie nationale pour la promotion de ce secteur. Il a estimé, à ce propos, que le développement d'un tourisme «responsable», contribuerait, entre autres, à l'éradication de la pauvreté qui est un des Objectifs du millénaire pour le développement, ajoutant que «c'est un secteur, source de croissance et de développement, dont les pays de la région d'Afrique, dans une large majorité, ne tirent toujours pas profit des retombées économiques souhaitées, eu égard au potentiel touristique immenses qui les caractérisent». «Le tourisme fait partie des activités économiques et humaines qui ont un impact sur différents aspects de notre vie. Sur le plan macroéconomique et social, il fait partie des secteurs porteurs de croissances et c'est aussi un facteur de développement économique. Son rôle fédérateur et unificateur n'est plus à démontrer», a-t-il dit. La contribution du tourisme au PIB représente 5%, elle est de 6% pour le commerce mondial et un emploi sur 12 créés est à l'actif du tourisme, a-t-il encore rappelé. Evoquant, à cet égard, le développement du tourisme en Afrique, M. Ndiaye s'est réjoui de son évolution, qui s'est caractérisé par une progression des arrivées touristiques, en dépit des différentes crises qui ont frappé le monde au cours de ces quatre dernières années. Il a relevé que l'Afrique a, pour la première fois, dépassé la barre des 50 millions de visiteurs. «Le continent est passé de 49,2 millions de touristes en 2012 à 52,3 millions en 2012» s'est-il félicité, ajoutant que l'arrivée de touristes internationaux dans le monde avait atteint en 2012, le chiffre d'un milliard, 35 millions de personnes, soit une progression de 4% par rapport à 2011. M. Ndiaye a affirmé que les prévisions de l'OMT tablaient sur la réception de 85 millions de touristes en 2020 et 134 millions à l'horizon 2030 en Afrique, soulignant que la part de l'Afrique dans le tourisme mondial est actuellement de 5%, et passera à 6,3% en 2020 et 7,4 en 2030. Il a énuméré par ailleurs les obstacles qui se dressent contre le développement du tourisme en Afrique, notamment le manque de professionnels compétents, tant dans le secteur public que privé, le manque de développement des ressources humaines et l'absence de stratégie de communication appropriée nécessaire. Il a également indiqué que les tarifs «prohibitifs» et l'insuffisance des dessertes vers les destinations touristiques étaient «un véritable handicap» pour le développement du tourisme en Afrique.