La Banque mondiale a indiqué vendredi que les envois de fonds des immigrés vers les pays en développement ont augmenté de 5,3% en 2012 pour atteindre un montant estimé à 401 milliards de dollars. Selon ses prévisions, ces transferts devraient connaître une croissance moyenne annuelle de 8,8% pendant les trois prochaines années pour atteindre 515 milliards de dollars en 2015. Mais l'institution de Bretton Woods a observé que ces fonds représentaient ceux qui sont transférés par les canaux officiels, alors que le volume réel des transferts est bien plus important que ce montant. Les principaux bénéficiaires des transferts officiels en 2012 sont l'Inde (69 milliards de dollars), la Chine (60 milliards de dollars), les Philippines (24 milliards de dollars), le Mexique (23 milliards de dollars) et le Nigeria et l'Egypte (21 milliards de dollars chacun). D'autres pays reçoivent aussi des montants importants de leurs ressortissants à l'étranger, à savoir le Pakistan, le Bangladesh, le Vietnam et le Liban. ‘'Les envois de fonds ont toujours contribué à sortir les gens de la pauvreté, mais il existe également de nombreux indices qui montrent qu'avec les migrations, ils aident les pays à progresser vers la réalisation d'autres Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) comme l'accès à l'éducation, à l'eau potable, à l'assainissement et à la santé'', a déclaré Hans Timmer, le Directeur du Groupe d'étude des perspectives de développement de la BM. Coût élevé des transferts des fonds Pourtant, le coût élevé des transferts effectués par voies officielles empêche d'utiliser les rapatriements à des fins de développement, les gens privilégiant des moyens informels pour envoyer de l'argent chez eux, souligne cette institution financière internationale. Le coût moyen global des envois de fonds était de 9% au premier trimestre 2013, un niveau presque identique à celui de 2012. Lancement du KNOMAD pour une expertise sur les questions de migration A cette occasion, la BM a annoncé vendredi la création de l'Alliance mondiale pour le savoir sur les migrations et le développement (KNOMAD) qui se veut un centre mondial de connaissances et d'expertise politique sur les questions de migration. KNOMAD a été créé pour faire face à l'accroissement rapide des migrations et des envois de fonds ces dix dernières années. Alors que les envois de fonds vers les pays en développement ont plus que quadruplé depuis 2000, dans le monde entier, y compris dans les pays développés, ils ont atteint un montant estimé à 514 milliards de dollars en 2012, contre 132 milliards de dollars en 2000. ‘'Les migrations et les envois de fonds sont d'une importance vitale pour des millions de personnes et peuvent contribuer énormément au décollage d'une économie. Ils permettent aux individus de participer au marché mondial de l'emploi et de créer des ressources qui peuvent servir de levier pour le développement et la croissance. Mais ils sont aussi source de conflits politiques et, c'est précisément pour cette raison qu'ils doivent être analysés de façon objective'', affirma Kaushik Basu, premier vice-président, économie du développement à la BM. Créé avec l'appui de la Suisse et de l'Allemagne, KNOMAD vise à produire et regrouper des informations sur les questions de migration pour le compte des pays, proposer un éventail de moyens d'action possibles sur la base de connaissances et d'éléments probants dans de nombreuses disciplines, et a fournir une assistance technique et des moyens de renforcement des capacités aux pays d'origine et de destination des fonds pour la mise en œuvre de projets pilotes, l'évaluation des politiques migratoires et la collecte des données.