Le président de l'Assemblée populaire nationale (APN), M. Larbi Ould Khelifa, a affirmé lundi à Alger que les réformes politiques en Algérie ont évolué de manière constante «en réponse aux aspirations du peuple et non en raison d'une quelconque pression extérieure». Lors d'une allocution prononcée à l'ouverture du forum international sur «Les réformes politiques en Algérie: parcours et objectifs», M. Ould Khelifa a indiqué que celles-ci ont évolué de manière constante «en réponse aux aspirations du peuple et non en raison d'une quelconque pression extérieure». En 1989, le multipartisme a donné lieu à l'émergence de dizaines de partis politiques appartenant à différentes sensibilités politiques condamnant la violence et l'extrémisme et qui ont tous réussi à exprimer librement leurs idées et leurs programmes politiques et sociaux, a indiqué le président de l'APN, a-t-il ajouté. Le processus démocratique qui est intervenu après les évènements de 1988, a-t-il cependant relevé, a conduit à une «ouverture incontrôlée qui a permis à certaines parties de dévier et de menacer le processus démocratique par la force, en imposant une vision unique et en menaçant les voix opposées». L'Algérie a payé, au prix de dizaines de milliers d'innocentes victimes parmi la population et l'élite intellectuelle et politique, cette dérive qui enlisa le pays dans la tourmente terroriste pendant plus d'une décennie (...) et isolé l'Algérie en faisant régner la terreur et en paralysant l'économie nationale», a-t-il rappelé. Revenant sur la lutte antiterroriste menée par l'Algérie, le président de l'APN a soutenu que cette dernière «s'est retrouvée seule, sans allié ni soutien dans sa lutte contre le terrorisme sanguinaire et ce n'est que suite aux attaques perpétrées contre les tours jumelles de New York en 2001 que le monde a pris conscience que le terrorisme, le crime organisé et le trafic de drogue sont des fléaux transfrontaliers». Le rythme des réformes s'est «accéléré» suite à l'élection de M. Abdelaziz Bouteflika à la présidence de la République, et sa présentation du projet de réconciliation nationale, a souligné M. Ould Khelifa. Pour le président de l'APN, «la participation de l'opposition à la scène politique et au Parlement est un acquis pour la démocratie» estimant qu'éloigner l'opposition ou la pousser à s'exprimer de l'extérieur ne fera que décrédibiliser aussi bien l'instance législative que l'exécutif». Par ailleurs, l'intervenant a souligné que l'actuelle législature se caractérisait par un nombre important de femmes élues représentant un taux de plus de 30 %. l'APN, a-t-il dit, compte trois vice-présidentes et une présidente de commission. L'Algérie devra engager une révision de la Constitution pour approfondir et élargir les droits et les libertés, a rappelé le président de l'APN.