Aujourd'hui encore, la quasi-totalité du commerce extérieur algérien et des investissements étrangers vers le pays se concentre dans le secteur des hydrocarbures mais la situation devrait changer, selon une note de conjoncture d'Oxford Business Group (OBG). À travers une série de contrats à l'étude ou conclus au cours des six derniers mois, les autorités ont insisté sur la promotion des investissements étrangers dans des activités à valeur ajoutée, ce qui devrait contribuer à diversifier les sources de revenu national et à réduire la dépendance envers le pétrole et le gaz, ajoute OBG. Cela fait déjà quelque temps que l'Algérie met en avant le potentiel de l'économie hors hydrocarbures mais les évolutions récentes, notamment la baisse des prix mondiaux du pétrole, confèrent un caractère d'urgence à ces efforts. Au premier semestre 2013, la valeur des exportations pétrolières a chuté de 2,1 milliards de dollars, soit 7% en glissement annuel, contribuant à une baisse de l'excédent commercial, passé de 13,9 milliards de dollars à 7,6 milliards de dollars, selon le Centre National de l'Informatique et des Statistiques (CNIS). La production d'hydrocarbures a également accusé une baisse au premier semestre 2013 du fait de l'arrêt temporaire des activités au site gazier d'In Amenas, où une attaque terroriste s'est déroulée en janvier. Quand le complexe d'In Amenas fonctionne à plein rendement, il représente environ 10% de la production algérienne de gaz naturel. De plus, le marché mondial se resserre. La croissance de la consommation en Europe, principale destination pour les exportations algériennes, connait un ralentissement et même lorsque les prix mondiaux et la production nationale enregistreront une amélioration, les membres de l'OPEP prévoient une baisse de leurs parts de marché en 2014 liée à l'augmentation de la production de gaz de schiste aux Etats-Unis. L'industrie manufacturière est l'un des secteurs clés de cette politique. La production industrielle est devenue l'un des principaux moteurs économiques au Maroc et en Tunisie et les deux pays ont attiré d'importants investissements de la part de producteurs étrangers dans les domaines des composants aéronautiques et automobiles. L'Algérie essaye de rattraper son retard, annonçant l'an dernier l'installation d'une nouvelle usine Renault d'où devraient sortir 25 000 véhicules à partir de 2015. Cette année, au mois de juillet, deux fabricants allemands de moteurs, DEUTZ et DEFGA, ont signé avec des entreprises algériennes des accords portant sur la production de moteurs de tracteurs et de véhicules. À eux deux, les contrats prévoient la livraison de 7500 moteurs destinés à des engins de travaux publics ou des machines agricoles, ainsi qu'un nombre non précisé de moteurs pour des véhicules militaires. Les parties concernées ont déclaré que ces partenariats faciliteront le transfert des technologies et de la formation aux employés locaux et stimuleront les activités industrielles. Cherchant à diversifier des relations économiques qui reposent surtout sur ses partenaires européens que sont l'Espagne, l'Italie et la France, l'Algérie développe actuellement des partenariats en Asie. La Chine a vu son rôle dans l'économie algérienne se renforcer au cours des dix dernières années : les échanges commerciaux entre les deux pays se sont accrus, de nombreux projets de construction routière et autres infrastructures ont été accordés à des entreprises chinoises et des programmes d'échanges universitaires ont été mis en place. L'Algérie occupe la cinquième place au classement des pays receveurs d'IDE chinois, après l'Afrique du Sud, le Soudan, le Nigéria et la Zambie. Il est fort probable que la relation avec la Chine continue d'être dominée par les exportations d'énergie et l'importation de produits finis. Cependant, l'Algérie tente également d'orienter les liens économiques croissants entre les deux pays vers les industries locales à valeur ajoutée. Très récemment, l'Algérie a inauguré un « centre d'innovation » dédié à la recherche et au développement de la technologie LTE (évolution à long terme), en partenariat avec l'équipementier télécom chinois Huawei. Les responsables algériens voient également dans les entreprises sud-coréennes des investisseurs potentiels. Lors d'une rencontre, au mois de juillet, entre le Ministère algérien de l'Industrie et l'ambassadeur sud-coréen, le Ministre de l'Industrie Chérif Rahmani a appelé les opérateurs sud-coréens à apporter leur expertise technologique au développement d'activités industrielles, en particulier dans les filières chimique, pharmaceutique et mécanique. Un groupe de travail algéro-coréen a été créé en vue de développer les futures propositions d'investissement et un certain nombre d'entreprises, dont Samsung, sont déjà présentes dans le pays. À Sétif, une usine Samsung Electronics, ouverte en 2010, fabrique des télévisions à écran plat, des machines à laver et des réfrigérateurs. Les industries pétrolière et gazière ont permis à l'Etat d'amasser des réserves financières considérables. Les efforts déployés actuellement pour stimuler les investissements étrangers et nationaux dans les secteurs à fort potentiel tels que les industries manufacturière, mécanique et pharmaceutique, le tourisme, l'agriculture et les télécoms, devraient contribuer à créer de nouvelles sources de revenu, tout en apportant les cap