Une rencontre régionale sur le projet d'organisation de l'établissement de la carte nationale de journaliste professionnel a constitué, jeudi à Oran, une occasion pour un nombre de journalistes et correspondants de soulever leurs préoccupations à la commission consultative indépendante chargée de la préparation de la mouture de l'avant-projet de texte, en présence de représentants du ministère de la Communication. Dans ce cadre, l'enseignant à l'institut des sciences d'information et de communication de l'université d'Alger et membre de la commission consultative, Belkacem Ahcene Djaballah, a affirmé que ce projet contribuera certainement à réguler et organiser le champ médiatique confronté à plusieurs problèmes ayant trait à la situation du journaliste et l'exercice de sa fonction. Une fois enrichi par la corporation de la presse, le texte de l'avant-projet sera soumis au gouvernement pour promulguer un décret exécutif, a-t-il souligné ajoutant que cet outil sera une "immunité pour le journaliste" quelque soit son organe. M. Djaballah a également estimé qu'un texte de loi régulant l'établissement de la carte nationale de journaliste professionnel mettra fin à l'anarchie que connaît le secteur et oeuvrera à la stabilité de la profession et au développement de la corporation. Pour sa part, le membre de la commission consultative indépendante chargée de la préparation de la mouture de l'avant-projet d'organisation de l'établissement de la carte de journaliste professionnel, Abdelkader Boutiba, a souligné que ce projet a pour objectif d'assainir la profession et de la prémunir des intrus. Il a déploré, dans ce sens, que cette profession sensible et difficile est aujourd'hui accessible ''même à ceux qui n'ont aucune relation" avec elle, estimant que le projet de la carte constituera une "protection première" pour les journalistes pour mener leur travail en toute sérénité et pouvoir bénéficier des facilités d'accès aux sources d'information. La carte sera remise à tout journaliste exerçant dans un organe de presse public ou privé pour une durée de quatre années renouvelables, sans critère d'âge et après avoir passé une période de stage fixé à une année, a-t-il ajouté soulignant que l'exception est faite pour les collaborateurs (pigistes) et stagiaires. Le sous-directeur de l'organisation au ministère de la Communication, Hachemi Mirar, a situé, dans son intervention, l'importance de cette rencontre pour enrichir le texte par les professionnels, affirmant que le ministère s'engage à concrétiser leurs visions, d'où l'opportunité d'organiser deux rencontres régionales similaires à Constantine et Ouargla et une autre à Alger. Les journalistes présents ont critiqué certains articles du projet les trouvant "évasifs". A ce sujet, ils ont fait remarquer que le texte n'exige pas que le journaliste soit déclaré à la Caisse nationale d'assurance sociale laissant libre cours à l'exploitation par les employeurs et les éditeurs. En réponse à cette préoccupation, les membres de la commission consultative ont expliqué que la condition essentielle pour prétendre à la carte est la présentation d'un contrat de travail qui lie le journaliste à ses employeurs. Les journalistes ont également suggéré la création d'instances régionales relevant de la commission nationale d'organisation et d'établissement de la carte de journaliste professionnel pour faciliter l'opération et épargner aux postulants des déplacements à Alger. Ils ont insisté en outre sur l'importance de création, par le ministère, d'une cellule d'écoute en vue de prendre en charge toutes les préoccupations des journalistes à travers toutes les régions du pays.