Le débat autour de la valeur des importations est pour le thinkthank CARE, un faux procès fait à l'économie nationale. Le cercle de réflexion autour de l'Entreprise (CARE) a présenté cinq propositions à l'occasion de la tripartite. Néanmoins, celle appelant à dédramatiser l'ampleur prise par la facture d'importations est certainement celle qui va à contre courant de l'unanimisme ambiant. Il est vrai que le chiffre atteint par les importations a de quoi tirer la sonnette d'alarme. Il menace même l'équilibre de la balance commerciale de l'Algérie avec l'extérieur atteignant dangereusement la valeur des exportations hors hydrocarbures. Seulement, il est à noter que le développement économique ne peut se réaliser sans l'importation d'équipements et d'intrants. C'est à ce niveau que le cercle tente d'expliquer la nuance: « promouvoir l'idée de croissance et de diversification qui s'accompagneraient d'une baisse des importations est de notre point de vue, irréaliste », estime le représentant de CARE. Il considère que la campagne médiatique contre la facture d'importation, outre le fait qu'elle induise le citoyen en erreur, va provoquer une stigmatisation sans discernement des opérateurs économiques. Dans un appel à faire la part des importations « futiles » (raisins et autres) et celles des matières premières et équipements nécessaires à l'outil de production, Care estime que la diversification de l'économie algérienne implique aussi une augmentation des importations : « Oui ! 60 milliards de dollars c'est beaucoup d'argent mais qu'allons-nous dire à nos compatriotes quand, pour soutenir une croissance de plus de 7%, nos importations passeront probablement le cap des 100 milliards de dollars ? ». Care appelle, par ailleurs, les pouvoirs publics à accorder les mêmes avantages au secteur des services en termes d'accès aux crédits et autres facilités, que ceux accordés aux autres investisseurs. Pour Care, ce secteur « évolue aujourd'hui en marge du système réel avec pour conséquence, une piètre qualité de service dans bien des cas, la précarité et la non protection des personnes qui y travaillent». La marginalisation du secteur des services, grand pourvoyeur d'emplois, est l'une des raisons du glissement des opérateurs vers l'informel. CARE estime que la diaspora algérienne établie à l'étranger peutêtre porteuse d'un fort potentiel pour développement économique pour le pays. C'est à l'Etat de mettre en place les instruments et préparer les conditions à son implication au développement du pays. Dans ce cadre, le Care les « aberrations » de la loi de finance complémentaire de 2009, qui consacre la ségrégation entre Algériens en matière d'investissements et qui a « achevé l'œuvre d'exclusion de notre diaspora ». « Oui la Diaspora est notre autre pétrole…un tapis rouge s'impose sous la forme de packages attractifs à leur attention… », conclut le groupe. Le domaine des TIC n'a pas été occulté par le cercle de réflexion, dans ses propositions à la tripartite : «Savons-nous au moins que l'information est un outil de compétitivité, d'anticipation, une nécessité pour une économie moderne ? » s'insurge le think-tank qui considère que plus de TIC, plus d'information et plus de E-Administration contribueraient à modifier radicalement le paysage socio-économique Algérien ». Et réduire considérablement les embouteillages de la ville d'Alger !