La fête de la figue a pris fin samedi à Béni Maouche, 80 km au sud ouest de Bejaia, avec la promesse de mieux revenir l'automne prochain, notamment avec plus de participants, plus de récoltes et surtout beaucoup de surprises gastronomiques. Comme à l'accoutumée, l'occasion a permis aux visiteurs d'acheter, de déguster et d'acquérir des plants de figuiers, ou tout simplement de partager un moment d'échange avec les producteurs ou les spécialistes venus en renfort apporter leur science à qui le souhaitait. Il a été beaucoup question de techniques modernes de séchage, de caprification du figuier, de machinisme, de création de pépinières et d'utilisation de plants engraissés en remplacement des méthodes de bouture, sanitairement jugées peu recommandables. Le souci leitmotiv étant l'amélioration des rendements et des qualités des variétés courantes. Le propos également a tourné autour du renforcement de la coopérative nouvellement créée dans ce bassin historique de la figue, en lui permettant de mobiliser davantage d'agriculteurs et de s'assurer les investissements requis, pour aller, comme le souhaite tout un chacun, vers la labellisation des variétés locales et par delà, vers le marché international. Les quelques opérations d'exportations déjà tentées isolément par certains semblent avoir donné des «appétits» et des ambitions, d'autant, affirme-t-on à la Direction des services agricoles (DSA), qu'un «nouveau savoir-faire en matière de transformation a été acquis.» L'occasion de cette édition a mis en évidence beaucoup d'ingénieux procédés, en effet. Ainsi, outre la traditionnelle figue marinée dans l'huile d'olive, qui gagne encore tous les suffrages, ou les confitures de grands-mères à base de figue, certains transformateurs ont présenté des recettes aussi innovantes qu'abouties. L'exemple le plus éloquent étant une formule de pâtes de figue sèche, enrobée de chocolat, ou encore, des biscuits à base de figues, d'amandes et de raisins secs dont la présentation a fait craquer plus d'un gourmand. Les participants ont rivalisé d'imagination pour offrir des stands chatoyants, tentateurs et prenants le public aux sentiments dont la démarche renseigne sur les nouveaux horizons qui s'ouvrent. Malgré une production qui n'arrive pas à retrouver les plafonds des années fastes, antérieures à 2012, avec une moyenne annuelle de 300.000 quintaux, elle reste cependant en redressement progressif, avec une prévision de production en fin de campagne (fin octobre) de quelque 200.000 quintaux. Ce qui déjà est considéré comme «une prouesse, eu égard, aux facteurs limitatifs qui accablent le verger figuicole, notamment les effets climatiques, les incendies de forêts et la nature des propriétés, dans leur immense majorité morcelées, en mini parcelles d'à-peine un (1) hectare chacune», notera le DSA. Très philosophe, ce responsable en tire un argument plaidant en faveur de la relève de la filière, «les producteurs ont senti le besoin d'améliorer leur organisation professionnelle et d'unir leur force pour se faire.»