Cela fait longtemps que la diversification fait l'objet de discussions en Algérie mais les efforts déployés pour accroître les activités dans les secteurs hors hydrocarbures commencent enfin à porter leurs fruits. Cela fait longtemps que la diversification fait l'objet de discussions en Algérie mais les efforts déployés pour accroître les activités dans les secteurs hors hydrocarbures commencent enfin à porter leurs fruits. La moindre production d'hydrocarbures a pesé sur l'économie en 2013 et le PIB a enregistré une hausse de 2,7%, légèrement inférieure aux prévisions initiales, contre 3,3% l'année précédente. Cependant, la décision d'injecter des financements dans les secteurs de la manufacture, des infrastructures et de l'agriculture devrait contribuer à propulser la croissance jusqu'à un taux possible de 4,5% en 2014 tout en élargissant la base économique sur le long terme. Nouveau code, nouvelles mesures incitatives En 2014, les activités énergétiques vont continuer de dominer l'économie, pendant que le gouvernement, qui doit faire face à des champs arrivant à maturité, s'attache à stimuler de nouveaux investissements et à accroître la production. Les autorités attendent beaucoup des modifications du Code des Hydrocarbures, qui ont pris effet début 2013, pour stimuler les investissements dans le secteur après une série d'appels d'offres qui n'avaient suscité qu'un modeste intérêt. Les nouvelles règles prévoient un allongement des contrats de recherche et d'exploration ainsi qu'une réduction de la pression fiscale qui pesait sur les investisseurs. En outre, le code a introduit des mesures incitatives pour le développement de ressources non conventionnelles. Au mois d'octobre, le groupe public Sonatrach a annoncé une découverte considérable de pétrole à Ouargla, donnant une nouvelle impulsion au secteur des hydrocarbures. Décrite comme l'une des plus importantes découvertes des 20 dernières années par des responsables du ministère, les estimations indiquent que le site pourrait contenir jusqu'à 1,3 milliard de barils de pétrole, qui sera exploité par fracturation hydraulique. Financer le développement économique L'augmentation de la production joue également un rôle capital dans le pays car elle permettra de maintenir un équilibre entre le maintien des recettes d'exportation et la satisfaction de la demande intérieure. L'Algérie affiche une solide balance courante mais la baisse de la production de pétrole et de gaz s'est vue exacerbée par une consommation énergétique nationale élevée, pesant sur les exportations et la balance commerciale. Les ventes d'hydrocarbures à l'étranger se sont chiffrées à 57,9 milliards de dollars pour les 11 premiers mois de l'année 2013, soit une baisse de 9,9% par rapport à l'année précédente, tandis que les exportations globales ont enregistré une baisse de 9,44%, atteignant 59,9 milliards de dollars. L'excédent commercial reste robuste, s'établissant à 10,22 milliards de dollars pour ces 11 mois, même s'il s'est légèrement contracté par rapport à la période précédente. Si pour le moment l'Algérie affiche une forte position extérieure, son équilibre budgétaire est source de préoccupation. Quelques mesures d'austérité ont été introduites en 2013 mais le gouvernement compte revoir ses dépenses à la hausse cette année afin de stimuler la diversification. Le budget 2014, approuvé en décembre, prévoit une hausse des dépenses publiques de 11,3%, soit un total de 7660 milliards de dinars (71,2 milliards d'euros). Quant aux recettes, elles devraient atteindre 4220 milliards de dinars (39,2 milliards d'euros), créant un déficit équivalent à 18,1% du PIB qui sera couvert par l'excédent des recettes pétrolières du Fonds de Régulation des Recettes et par les fonds du trésor public. Elargir la base économique Ces dépenses accrues auront pour destinataires un certain nombre de secteurs cibles, notamment l'industrie, le transport et les technologies de l'information et des communications. L'état prévoit la construction de 42 parcs industriels dans 34 provinces afin d'encourager les investissements dans les secteurs industriels prioritaires tels que l'agro-industrie, les industries mécanique et pharmaceutique et le secteur de la construction de matériaux. Le projet de parcs industriels vise en particulier à générer une activité économique dans des régions peu densément peuplées et mal desservies afin de renforcer l'emploi et les revenus hors des grands centres urbains. Des appels d'offres publics ont été lancés fin 2013 portant sur les études d'aménagement et les travaux de viabilisation des premiers parcs pilotes. L'amélioration des réseaux de transport, en particulier du réseau routier, qui s'est enrichi de nouvelles routes et a profité de travaux de modernisation, devrait contribuer à dynamiser les activités économiques, tout en ouvrant la voie au développement de l'industrie touristique souhaité par le gouvernement. Les travaux ont commencé sur l'Autoroute des Hauts Plateaux, qui relie les provinces du centre et du sud de l'Algérie à l'Autoroute Est-Ouest et constitue un élément clé de la deuxième phase du programme de développement routier du gouvernement. L'Etat a également annoncé en août qu'il comptait investir la somme de 50 millions de dollars dans le tronçon national de l'Autoroute transsaharienne, qui traverse l'Algérie, la Tunisie, le Mali, le Niger, le Tchad et le Nigéria. La hausse des activités du secteur du bâtiment devrait profiter aux entreprises locales suite à la décision en 2013 de modifier le code des marchés publics pour donner la préférence aux entrepreneurs algériens lors d'appels d'offres, même si le nombre de projets actuellement en cours est tel que le gouvernement est allé chercher des entreprises étrangères pour certains projets de construction, comme par exemple les logements sociaux. Les entreprises internationales devraient tirer profit du grand nombre de projets à venir, dont un programme de 34 milliards d'euros qui a pour objectif la construction d'1 million de logements d'ici 2014. Au total, selon les médias internationaux, 13 accords de partenariat ont été signés avec des entrepreneurs étrangers au premier semestre de 2013, ce qui devrait entrainer une vague de construction en 2014. L'Algérie devrait également bénéficier d'un meilleur accès à l'internet à haut débit en 2014 à mesure que les projets d'expansion du réseau de fibre optique et de lancement de l'internet 3G prennent forme. Si l'amélioration des services internet ne manquera pas d'être bien accueillie par les utilisateurs dans toute l'Algérie, elle revêt une importance capitale pour une base industrielle en pleine croissance dans laquelle les espoirs sont placés pour montrer la voie en matière de création de nouvelles sources de revenus et d'emplois.