Le Gouvernement a pris plusieurs mesures pour réguler, voire réorganiser, le marché du lait, après une enquête diligentée suite aux perturbations enregistrées dans les approvisionnements. Le consommateur a été fortement pénalisé notamment après la hausse des prix des produits laitiers non subventionnés. La production et la commercialisation du sachet de lait pasteurisé obéira désormais à de nouvelles règles. Une nouvelle instruction ministérielle a été publiée récemment et entrera en vigueur le premier juin. En effet, les ministères du Commerce et de l'Agriculture ont publié récemment une instruction pour organiser et encadrer la production et la commercialisation du lait pasteurisé en sachet «par un meilleur contrôle de la transformation de la poudre de lait subventionnée et l'encouragement de la production nationale». C'est ce qu'a annoncé le ministre du Commerce, Mustapha Benbada. Publiée le 5 mars dans le cadre de l'accompagnement du secteur de l'agriculture dans l'organisation de la filière du lait, l'instruction vise à faciliter les opérations de contrôle pour que ce produit ne soit pas détourné de sa finalité, à savoir la production de lait en sachet administré depuis 2001 à 25 DA, a précisé le ministre. Le marché algérien a connu ces derniers mois des perturbations dans la distribution de ce produit de large consommation, ce qui a amené le ministère du Commerce à diligenter une enquête pour déterminer les véritables "raisons" à l'origine de ces perturbations. L'enquête a montré que la pression sur le lait en sachet subventionné était due au recours d'un grand nombre de consommateurs à ce type de lait suite à la hausse des prix des autres types de lait non subventionné qu'ils consommaient d'habitude. Le ministre a tenu à souligner que le rôle du ministère du Commerce consiste essentiellement à contrôler le marché du lait quant à la quantité et la qualité de cette denrée et au respect des prix administrés, conformément aux textes réglementaires régissant l'opération, alors que celui du ministère de l'Agriculture consiste à assurer la production du et sa disponibilité sur le marché. La décision ministérielle exige des laiteries la tenue de trois registres pour suivre le mouvement des stocks de lait. Il s'agit d'un registre pour les quantités de lait cru et de lait subventionné qui entrent et qui sortent, d'un registre pour les quantités de poudre de lait provenant de l'Office national interprofessionnel du lait (ONIL) et la vente du lait produit à partir de cette poudre et d'un troisième registre pour les quantités de poudre de lait acquises en dehors de la part assurée par l'ONIL. L'instruction exige aussi la différenciation des emballages des différents types de lait pour permettre aux consommateurs de les reconnaître aisément et aux agents chargés du contrôle de distinguer les prix libres et les prix administrés. Le ministre du Commerce y voit une mesure incitant les producteurs de lait de vache à mettre en évidence les différents types de lait qu'ils produisent (entier, demi-écrémé, écrémé). Pour M. Benbada, l'Algérie a aujourd'hui l'opportunité de "développer la filière du lait cru dans le contexte de la hausse des prix de la matière première sur le marché international". L'instruction interministérielle entrera en vigueur le 1er juin.