Le développement des activités industrielles a fortement dégradé l'environnement de la ville de Batna et sa région, en raison du déversement des eaux usées à l'état naturel. C'est dans ce cadre que les travaux d'extension de la station d'épuration des eaux usées (STEP) de Batna, dont l'étude technique a été élaborée et finalisée, seront lancés «dès le mois de mai prochain». L'annonce a été faite mercredi par le directeur des ressources en eau (DRE), Abdelkrim Chebli. Il a précisé que l'extension de cet «équipement à fort impact écologique», d'une capacité initiale de 200.000 équivalent-habitant, pouvant épurer 20.000 m3/j, permettra d'atteindre une capacité de traitement de 860.000 équivalent-habitant (l'équivalent-habitant, ou EH, est une unité de mesure permettant d'évaluer la capacité d'une station d'épuration en se fondant sur la quantité de pollution émise par personne et par jour, ndlr). Ce projet doté d'une enveloppe financière de 2,5 milliards de dinars sera à même de répondre aux besoins d'assainissement liquide à l'horizon 2040 et remédiera «durablement» aux différentes formes de pollution dans la capitale des Aurès, selon M. Chebli. Le même responsable à expliqué que la wilaya de Batna, qui a inscrit le développement durable parmi ses priorités, est déterminée à «accompagner le progrès économique et l'évolution démographique en préservant ses ressources et son environnement». Avec la croissance démographique et le développement des activités industrielles, l'environnement de la ville de Batna et sa région a «connu une dégradation et les eaux usées, bien que collectées par un réseau d'assainissement, se déversaient à l'état brut dans le milieu naturel, en particulier dans l'Oued El-Gourzi qui travers la plaine de Fesdis», a ajouté le même responsable, soulignant que cette situation constituait «un risque majeur pour la santé publique et occasionnait une nuisance olfactive pour les populations riveraines». Outre la préservation du milieu naturel, le DRE a déclaré que l'extension de la STEP de la ville de Batna permettra également de préserver les ressources hydriques à travers la protection de la nappe phréatique. «C'est un +plus+ que de pouvoir disposer d'eaux résiduaires traitées par des ouvrages d'épuration pouvant être réutilisées en irrigation de terres agricoles à travers la wilaya», a-t-il fait savoir. L'assainissement liquide est l'un des principaux défis urbains que les pouvoirs publics ont «intégré et placé au premier rang des préoccupations locales», a conclu M. Chebli.