L'implication de l'outil national de production dans la dynamique d'industrialisation du pays semble très timide. Les projets d'industrie mécanique lancés avec des partenaires étrangers devaient constituer une aubaine pour lancer un véritable réseau de sous-traitance dans le domaine. L'appel d'offres de la SNVI: Pas d'engouement L'implication de l'outil national de production dans la dynamique d'industrialisation du pays semble très timide. Les projets d'industrie mécanique lancés avec des partenaires étrangers devaient constituer une aubaine pour lancer un véritable réseau de sous-traitance dans le domaine. Ils devaient également permettre un taux d'intégration appréciable (au moins 40%) dans la fabrication automobile et par là, permettre aux particuliers d'acquérir des véhicules par le biais du crédit à la consommation. Cependant, le peu d'empressement des opérateurs nationaux à investir dans le créneau, risque de tirer ce taux d'intégration vers le bas, au grand dam de l'outil national de production et du consommateur. Dans la perspective de soutenir le projet d'usine Renault d'Oued Tlélat en sous-traitance, la Société nationale des véhicules industriels (SNVI) avait lancé en octobre 2013 un appel d'offres pour la création d'une société par actions avec un partenaire ou plusieurs partenaires algériens ou étrangers. L'objectif de cet appel d'offres était de sélectionner des opérateurs nationaux ou étrangers, lit-on dans le document publié sur le site du ministère de l'Industrie, en vue de la création d'une société par actions. Une opération qui entre dans le cadre de «la rentabilisation des actifs inexploités, patrimoine de la SNVI, utiles à l'activité industrielle par la réalisation d'une activité ciblée et positionnée dans la filière mécanique et automobile». Avec cette précision qu'il s'agit des filières de la sous-traitance et des pièces de rechange automobile et véhicules industriels. Par ailleurs, Renault Algérie avait sélectionné une vingtaine de sous-traitants pour les besoins de la fabrication de certaines pièces. Les entreprises intéressées devaient se conformer au cahier des recharges à retirer auprès des services concernés «dans un délai de 60 jours à compter de la première parution de l'avis d'appel à partenariat dans le BOMOP (Bulletin officiel des marché de l'opérateur public) ou la presse». En début mars, le président du directoire de la SGP-équipements industriels et agricoles (Equipag) M. Bachir Dehimi avait annoncé que cent-treize (113) sous-traitants potentiels algériens ont été identifiés pour accompagner le projet de l'usine automobile Renault de Oued Tlélat. Cependant, passé ce délai, et jusqu'à aujourd'hui, aucune manifestation d'intérêt de la part de partenaires potentiels n'a été enregistrée. Ce qui a amené la SNVI à proroger l'appel d'offres sans, néanmoins, préciser de nouveaux délais. A ce rythme, le projet Renault d'Oued Tlélat risque de connaitre des problèmes, du moins dans le taux d'intégration. Une aubaine pour les partenaires étrangers enclins souvent à éviter la sous-traitance locale. Le P-DG de Renault avait d'ailleurs affirmé, bien avant le lancement du premier appel d'offres que 4 pièces de rechange pouvaient faire l'objet d'intégration. Ce qui avait en son temps soulevé l'ire du président du Conseil consultatif de la PME. «L'émergence d'un tissu de sous-traitants industriels algériens demeure tributaire du degré d'implication des entreprises nationales, grands donneurs d'ordre, et non pas de leurs partenaires étrangers qui recourent systématiquement à des équipementiers internationaux. Et d'ajouter : «l'investisseur étranger qui se fait toujours accompagner par des équipementiers étrangers n'apportera rien en matière de sous-traitance nationale à part sa contribution à la formation d'une deuxième génération de sous-traitants à long-terme». Enfin il y a lieu de relever que la SNVI affirme avoir toujours inscrit dans ses différents plans d'action le volet sous-traitance, notamment l'aspect intégration locale, comme objectif et un indicateur majeur à réaliser et à suivre en permanence.