Photo : Sahel Par Farah Bachir-Cherif Depuis des années, on ne cesse d'évoquer la faiblesse du réseau national de sous-traitants et de rappeler la nécessité de le développer pour éviter le recours excessif aux entreprises étrangères. Et réduire par ricochet la facture d'importation des pièces détachées. Et voilà qu'aujourd'hui, on nous annonce un tissu riche en entreprises sous-traitant pour l'industrie automobile et pour les véhicules industriels. «L'activité de sous-traitance en Algérie est à l'état embryonnaire. Seules 300 PME sont recensées dans le réseau, qui se trouve fortement concurrencé par des opérateurs étrangers au regard de la faiblesse des moyens d'intervention, mais aussi du savoir-faire, qui requiert une certaine maîtrise technologique que les entités nationales devraient, en principe, acquérir à la faveur du programme de mise à niveau en cours de mise en œuvre», a déclaré jeudi dernier, le président du Conseil national consultatif de la PME (CNC/PME), Zaïm Bensaci. Afin d'accompagner le projet d'usine automobile du constructeur français Renault à Oued Tlélat à Oran, près de cinquante sous-traitants nationaux ont été identifiés. «Cela fait une année que nous travaillons avec la Société nationale des véhicules industriels (Snvi) et les experts de Renault pour identifier ces sous-traitants potentiels qui seront sélectionnés pour la fourniture de composant et des pièces de rechange pour automobiles», a précisé Bachir Dehimi, président du directoire de la Société de gestion des participations équipements industriels et agricoles (Equipag), mercredi dernier, lors d'une conférence de presse consacrée au projet Renault. Il soulignera à cet effet que l'objectif est de développer un réseau de sous-traitance nationale, non seulement sur le site de l'usine, mais également à travers tout le territoire national. Ainsi, l'encouragement de l'émergence de cette activité permettra de couvrir les besoins en pièces détachées pour les véhicules particuliers ainsi que tous les engins roulants. Les PME qui seront retenues seront appelées à fabriquer notamment des composants électriques, du vitrage, les pièces en plastique, les batteries, les pots d'échappement et des radiateurs ainsi que toutes les pièces en caoutchouc, la boulonnerie, la peinture et la visserie. Par ailleurs, une trentaine de sous-traitants nationaux ont été identifiés dans le cadre des projets de partenariat algéro-émirati-allemands pour le développement de l'industrie mécanique sous la marque du groupe allemand Daimler (Mercedes), selon le directeur des industries militaires au niveau du ministère de la Défense nationale (MDN), le général major Rachid Chouaki. Le MDN et le ministère de l'Industrie, de la PME et de la Promotion de l'Investissement travaillent en coordination pour lancer l'activité de sous-traitance qui va apporter «une valeur ajoutée à notre industrie», a-t-il souligné, estimant que ces partenariats constituent «une avancée technologique importante pour notre pays». S'exprimant en marge de la visite d'une délégation du groupe Daimler au complexe de la Snvi de Rouiba, la semaine dernière, à Alger, pour la finalisation de ces projets, M.Chouaki a appelé les sous-traitants nationaux à améliorer leurs compétitivités pour être sélectionnés comme fournisseurs de pièces détachées pour ces projets. Les retombées de ces projets dont le démarrage est prévu vers la fin 2013 ou au début 2014 seront largement positives avec la création de plus de 800 emplois directs, a-t-il ajouté. Le défi de la première opération de sous-traitance prévue sera l'intégration des moteurs fabriqués par l'usine de Constantine destinés aux véhicules Snvi de Rouiba, sous le label «Mercedes», selon M. Chouaki.