Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, réélu le 17 avril pour un quatrième mandat, a prêté serment hier, lors d'une cérémonie officielle au Palais des Nations à Alger en présence des membres du gouvernement, des cadres de la nation, de personnalités historiques et politiques et du corps diplomatique accrédité en Algérie. La prestation de serment a été transmise en direct à la télévision. Elle intervient conformément à l'article 75 de la Constitution qui stipule que «le président de la République prête serment devant le peuple en présence de toutes les hautes instances de la nation, dans la semaine qui suit son élection». Tous les Algériens ont vu le président de la République, la main droite sur le coran, prononcer les termes du serment prévus par l'article 76 de la Constitution, inaugurant ainsi son quatrième quinquennat. A l'issue de la prestation de serment, le président Bouteflika a prononcé une allocution dans laquelle il a remercié tous ceux qui ont participé au succès du scrutin présidentiel. «Je voudrais d'abord vous exprimer mes vifs remerciements de m'avoir honoré de la majorité des suffrages. Je salue aussi la sérénité avec laquelle vous avez fait du 17 avril une fête de la démocratie au service de la stabilité de notre pays et de son édification. J'exprime également ma considération aux autres candidats à cette élection présidentielle dont le premier vainqueur aura été l'Algérie. Je rends hommage aux centaines de milliers d'agents de l'Etat dans les rangs de l'ANP, des services de sécurité et de la fonction publique qui ont veillé sur l'organisation, la sécurité et le bon déroulement du scrutin. Je ne saurai manquer de remercier les organisations régionales et les organisations non gouvernementales que l'Algérie a sollicitées, d'avoir accepté de dépêcher leurs observateurs pour témoigner des conditions ayant entouré ce rendez-vous électoral», a déclaré le président dans son discours prononcé. Ensuite, le président de la République s'est recueilli au carré des Martyrs du cimetière d'El-Alia (Alger) à la mémoire des chouhadas de la Révolution du 1er novembre 1954, où il a déposé une gerbe de fleurs et récité la Fatiha du Saint Coran. De hauts responsables de l'Etat et des membres du gouvernement ont assisté au recueillement. Le chef de l'Etat a embrassé avec émotion, l'emblème national, à son arrivée au cimetière et avant de le quitter. Relancer les réformes Abdelaziz Bouteflika a annoncé qu'il relancera «sous peu» le chantier des réformes politiques pour aboutir à une révision constitutionnelle «consensuelle». «C'est avec la volonté résolue de renforcer notre entente nationale et faire franchir de nouvelles étapes qualitatives à la démocratie, que je relancerai sous peu, le chantier des réformes politiques qui aboutira à une révision constitutionnelle consensuelle», a souligné le chef de l'Etat dans un discours écrit distribué aux journalistes présents au palais des Nations. Le président Bouteflika a ajouté que «les forces politiques, les principales représentations de la société civile ainsi que les personnalités nationales seront conviées à s'associer à cette entreprise de première importance». Lors de la cérémonie d'investiture, Abdelaziz Bouteflika a également réaffirmé son engagement à travailler à la préservation de la stabilité du pays, soulignant que la réconciliation nationale demeure sa «priorité». «Le premier de ces engagements est de travailler avec vous à la préservation de la stabilité du pays», a déclaré le président de la République dans son discours, soulignant qu'il confirme, dès ce jour, les engagements qu'il a pris avec le peuple algérien. «Je voudrais confirmer, dès ce jour, ces engagements étant entendu que j'aurai l'occasion, dans les semaines et les mois à venir, de revenir sur chacun d'entre eux dans le détail au fur et à mesure de l'action que j'aurai à mener pour les concrétiser», a expliqué le chef de l'Etat. Il a ajouté que «la main de l'Algérie demeure tendue à ses enfants égarés que j'appelle à nouveau à revenir dans leurs foyers», affirmant que la réconciliation nationale «reste ma priorité», et ce, «au nom de peuple qui l'a faite sienne». «En même temps, la loi sanctionnera tout acte terroriste contre la sécurité des citoyens et des biens», a-t-il averti, relevant que «le peuple algérien pourra compter sur l'Armée nationale populaire et ses services de sécurité pour protéger le pays de toute tentative subversive ou criminelle d'où qu'elle vienne». Le président Bouteflika a lancé, à cette occasion, un appel pour mettre l'intérêt du pays «au-dessus de toute divergence ou différence politique». «Dans le même temps, je lance un appel à tous nos compatriotes à l'effet de placer l'intérêt national au-dessus de toute divergence ou différence politique au demeurant parfaitement admissible en démocratie», a noté le président Bouteflika. Il a également exprimé ses «vifs» remerciements au peuple algérien pour l'avoir «honoré» de la «majorité des suffrages», saluant la «sérénité avec laquelle vous avez fait du 17 avril une fête de la démocratie au service de la stabilité de notre pays et de son édification». «En répondant à vos appels nombreux sollicitant ma candidature j'ai pris aussi des engagements envers vous à présent que vous m'avez réélu à la magistrature suprême», a attesté le président de la République.