Les députés de l'Assemblée populaire nationale (APN) ont insisté lundi à Alger, lors des débats autour du plan d'action du Gouvernement, sur la diversification de l'économie nationale à travers l'exploitation de secteurs alternatifs, créateurs de richesses et d'emplois. Les intervenants ont ainsi mis l'accent sur la nécessité de mettre en valeur les potentialités et ressources dont dispose l'Algérie dans l'agriculture, l'industrie et les services dans le but de sortir de la dépendance vis-à-vis des hydrocarbures. «Le développement de l'investissement dans les secteurs de l'industrie, du commerce, et de l'agriculture va permettre considérablement de créer de la richesse et de l'emploi», a indiqué Abdelhamid Bousenna du Front de libération nationale (FLN) ajoutant que ces secteurs seuls pourront permettre à l'Algérie de promouvoir ses exportations hors hydrocarbures. Pour sortir de la rente pétrolière, un autre député FLN, Mohamed Boudrissi a préconisé de développer l'agriculture par «des aides en exonération fiscales, de facilitation en matière d'accès au financement et la baise des prix des équipements agricoles». Le plan d'action du gouvernement lui-même a, par ailleurs, focalisé les interventions des élus qui ont appelé notamment à moderniser le système financier, à intensifier la lutte contre la corruption et à l'encouragement de l'investissement. En effet, le député du Front des forces sociales (FFS), Hammou Didouche, a estimé que le plan d'action du Gouvernement manque d'outils concrets devant aider à la création d'emploi et de richesse ajoutant que «le gouvernement a prévu de renforcer la lutte contre la corruption mais sans définir les outils pour mener cet objectif». «Le renforcement de l'investissement doit passer impérativement par la libération de l'accès au foncier», a soutenu, pour sa part, le député Dassi Moussaoui de l'Alliance de l'Algérie verte (AAV) indiquant qu'une «modernisation du système financier» doit être jumelée au processus du développement économique. Le même élu a déploré toutefois, la lenteur et les retards dans la réalisation des programmes d'action du gouvernement préconisant à ce titre de «renforcer les outils de l'Etat pour lutter contre la corruption», un obstacle du développement, selon lui. Un autre élu de la même formation politique, Belkacem Belabes a proposé de moderniser le système financier et notamment les outils de collecte des recettes fiscales. D'autres députés ont axé leurs intervention sur l'exploitation du gaz du schiste, estimant que cela va se répercuter négativement sur l'environnement et l'économie du pays puisqu'elle demande d'importantes ressources hydriques. Certains intervenants ont préconisé la création d'un observatoire national de l'énergie et un autre de l'eau.