La ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit, a annoncé, mardi à Alger, une série de mécanismes institutionnels de relance de la recherche scientifique dans le secteur de l'éducation et de la formation en Algérie. «Le secteur de l'éducation oeuvre actuellement à concilier recherche scientifique et refonte pédagogique», a affirmé Mme Benghebrit dans une allocution prononcée lors d'une journée d'études sur l'éducation et la recherche organisée au Lycée des Mathématiques à Kouba. La ministre a évoqué la redynamisation de la commission sectorielle permanente de recherche et de l'Observatoire national de l'éducation et de la formation, outre la participation de chercheurs aux conférences et ateliers nationaux organisés par le ministère. Mme Benghebrit a également annoncé l'installation du Conseil national des programmes et du Conseil national de l'éducation et de la formation, outre la révision des statuts de l'Institut national de recherche en éducation (INRE), «en vue de permettre au secteur de mieux suivre et évaluer le système éducatif». Ces mécanismes «de perception, de dialogue et d'évaluation permettront d'assurer cohérence et efficacité au sein du système éducatif face aux enjeux sociaux», a-t-elle dit. S'exprimant sur la journée d'études, la ministre a affirmé qu'elle avait pour objectif d'évaluer les résultats de la recherche scientifique dans le cadre du programme national de recherche, notamment en son volet relatif à l'éducation nationale, en application des dispositions de la loi d'orientation 05/2008 portant plan quinquennal de la recherche scientifique. Plusieurs des 34 programmes nationaux de recherche que renferme ce plan ont un lien direct ou indirect avec l'éducation (langue arabe, langue amazighe, histoire, économie, population, culture et civilisation...). Plus de 101 projets ont été agrées dont 92 validés, a-t-elle souligné. «Cela est la preuve concrète de l'importance scientifique et du caractère social de la problématique de l'éducation en Algérie, bien que les conditions d'obtenir l'information ne soient pas toutes réunies», a-t-elle ajouté. La ministre a préconisé «l'adoption de nouvelles méthodes pour garantir la fluidité de l'information», face «au manque» d'informations enregistré notamment en termes de résultats de recherche. Pour ce faire, il convient d'inscrire le secteur de l'éducation au titre des priorités de la recherche et d'en faire un point de rencontre des différentes matières enseignées dont la sociologie, l'anthropologie et l'économie, a poursuivi la ministre. La première responsable du secteur a souligné la nécessité d'organiser les articulations majeures, en adéquation avec le plan du gouvernement au niveau central et local, et en ce qui concerne la pratique pédagogique, administrative, et de gestion au niveau de l'établissement éducatif. Mme Benghebrit s'est engagée à oeuvrer pour l'établissement d'une relation effective et permanente entre l'éducation, le développement et la recherche dans une perspective réaliste et objective. De son côté, le directeur général de la recherche scientifique au ministère de l'Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Abdelhafidh Aourag, a insisté sur l'importance de la recherche scientifique pour le développement du pays, car constituant un moteur de la dynamique engagée par le pays. Eu égard à l'importance accordée par la société algérienne au secteur de l'Education, M. Aourag a appelé tous les secteurs socio-économiques à s'intéresser davantage à la recherche scientifique, afin de hisser le niveau d'instruction dans la société algérienne. La journée d'études qui a vu la participation de chercheurs spécialisés des différentes universités du pays est consacrée aux résultats des projets prioritaires dans le domaine de l'éducation et de la formation en vue de leur introduction dans le plan de refonte pédagogique du système éducatif, prévu par le tutelle dans le cadre du prochain plan quinquennal de la recherche.