Mounir A.Y. Dans le but de faciliter l'acquisition de micro-ordinateurs et l'accès à Internet, le ministère des Postes et des Technologies de l'information et de la communication négocie actuellement avec les entreprises relevant de son secteur, ainsi que celles des secteurs de l'industrie et de l'éducation nationale, l'éventualité de créer un consortium national pour la fabrication et la commercialisation des PC. L'annonce a été faite lors d'une conférence de presse animée par Hamid Bessalah, le ministre des PTIC en marge de la Journée mondiale des télécommunications et de la société de l'information célébrée dimanche. Le ministre a déclaré à cet effet: «Nous aspirons à ce que ces PC soient assemblés en Algérie, comme nous comptons opter pour des logiciels libres (open sources) qui seront développés par des compétences nationales». Il a également précisé que le consortium en question travaillera en coopération et en partenariat avec des sociétés étrangères. M. Bessalah a relevé que «l'édification de la société de l'information va de paire avec l'économie numérique et, dans cette démarche, a-t-il dit, on s'achemine vers une utilisation accrue des ordinateurs et de l'ADSL». Pour le ministre, «l'option de la société de l'information amènera l'Algérie à aller vers la société numérique, soulignant, dans ce contexte, que les Algériens ne doivent pas rester de simples consommateurs des produits fournis, d'où la nécessité de renforcer les PME qui existent déjà et auxquelles il faut donner les moyens et valoriser les compétences». M. Bessalah a précisé que cette démarche s'inscrit en droite ligne de la stratégie e-Algérie 2013 et des instructions du président de la République dans l'objectif d'arriver à 6 millions d'abonnés à l'ADSL. Il a ajouté que même si certains qualifient ce projet de «trop grand», il n'y a pas d'autres choix car, a-t-il expliqué, «il y a des indicateurs à atteindre si l'on veut aller vite en matière d'utilisation de tout ce qui est induit par la société de l'information, à savoir la croissance économique, l'emploi, l'élévation de la qualité de vie du citoyen, un meilleur système éducatif...». Accompagner le privé Un PC sans ADSL «n'ayant pas beaucoup de valeur», le ministre a jugé nécessaire et «prioritaire» de mettre à niveau l'infrastructure de télécommunications. Il a indiqué que les pouvoirs publics encourage également le développement du contenu en réunissant l'ensemble des opérateurs travaillant dans ce domaine, faisant savoir que son secteur est en passe de préparer un contrat de partenariat public-privé pour connaître les besoins et les attentes des différents opérateurs activant dans ce créneau. C'est ainsi que des plates-formes pourraient être développées dans divers domaines comme la e-communication, e-santé, e-commerce, e-défense, a expliqué M. Bessalah, appelant les opérateurs économiques à se mettre à niveau pour développer du contenu. «Nous sommes disposés à les aider en termes de reconversion de leurs ingénieurs et nous sommes prêts à les aider pour l'acquisition de certains outils de développement», a-t-il encore affirmé. Le ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication a évoqué, dans le même cadre, la e-administration où 400 plateformes seront développées par des compétences locales ou des entreprises étrangères, ce qui traduit, a-t-il déclaré, «l'effort à consentir par les opérateurs économiques, appelés à travailler en étroite collaboration avec les réseaux de compétences nationales se trouvant dans les universités algériennes». Les prix ne changeront pas Interrogé sur le projet Ousratic II, M. Bessalah a indiqué que la première phase consiste à doter les établissements scolaires de micro-ordinateurs et de laboratoires mobiles, laboratoires qui devront servir à enseigner des matières avec des technologies de l'information et de la communication. Il a indiqué que l'objectif à travers ces laboratoires est aussi de mener une opération appelée «500.001 ordinateurs» avec Intel, pour doter les enfants de PC avec contenu et formation. Les enseignants bénéficieront également de formation et de PC, a-t-il précisé. Pour ce qui est de la tarification de l'accès à l'Internet, M. Bessalah a affirmé que la baisse des tarifs de 50%, décidée en avril 2008, est «irréversible et ne sera pas révisée», relevant que son ministère travaille en ce moment avec Algérie Télécom, le fournisseur de la bande passante des providers, sur une autre tarification vis-à-vis des ISP (Internet service provider), dans le but d'augmenter leur nombre.