Le gouvernement semble déterminé à encourager les agences bancaires à contribuer pour la réussite de l'opération Ousratic visant à doter chaque famille d'un ordinateur. Lancée il y a quinze jours, cette opération est confrontée à un véritable problème, en l'occurrence la réticence des banques qui ne facilitent pas jusque-là la tâche aux personnes désireuses d'acquérir des PC suivant la formule Ousratic. C'est dans le but d'encourager ces agences bancaires, partie prenante de l'accord-cadre concernant ladite opération, qu'une réunion regroupant les ministres de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication, des Finances et le ministre délégué auprès du ministre des Finances, chargé de la Réforme financière, s'est tenue avant-hier. « La réunion avait pour objectif de booster l'opération en encourageant les banques à participer, conformément à l'accord-cadre, à la réussite de l'opération », a déclaré, hier, le ministre de la Poste et des Technologie de l'information et de la communication, Boudjemaâ Haïchour, en procédant à l'inauguration du 11e Salon de l'informatique et du future technologique (Siftech). Un salon dont les portes seront ouvertes jusqu'au 17 novembre. Même s'il s'est montré satisfait du début de cette opération, Boudjemaâ Haïchour a reconnu les difficultés rencontrées avec les banques. Pour lui, la commission chargée de suivi de l'opération a noté, en dépit des entraves précitées, un engouement des ménages pour la formule. « Nous sommes en train de suivre de très près le déroulement de l'opération. Nous procédons à des évaluations hebdomadaires. Nous sommes très satisfaits de ce début », a-t-il estimé. Le ministère, a-t-il indiqué, projette d'écouler avant la fin de l'année en cours 400 000 micro-ordinateurs. A ce sujet, Algérie Poste, selon un de ses responsables, a distribué 100 000 formulaires de demande d'achat d'un micro-ordinateur depuis le lancement de l'opération. L'objectif de l'opération, a précisé le ministre, est de généraliser l'usage de l'informatique et l'accès à internet à travers le territoire national en vue de suivre l'évolution mondiale. L'accès à internet, selon l'orateur, a connu un développement important en Algérie. Les objectifs tracés pour 2010 sont de réaliser 80% de télédensité, 40% de connectivité à internet et 3 millions d'accès à internet à haut débit. Actuellement, a souligné l'orateur, le secteur a connu une avancée considérable depuis l'annonce de réformes qui ont réalisé une « transformation structurelle ». Ainsi, le nombre des internautes ayant accès à internet à haut débit est passé de 5,2% en 2000 à 45% en octobre 2005, tandis que le nombre de cybercafés est passé de 100 à 7000, et celui des providers de 5 à 200 durant la même période. Parallèlement à la volonté de généraliser l'accès à internet, le gouvernement veut d'emblée prémunir contre l'un des risques majeurs qui inquiète de plus en plus la communauté internationale, en l'occurrence la cybercriminalité. Un des thèmes qui seront au centre du débat au Sommet mondial de la société de l'information, qui se tiendra du 16 au 18 novembre en cours en Tunisie. Un projet de loi visant à lutter contre ce genre de criminalité est actuellement en préparation au niveau du ministère de la Justice. « L'idée est déjà lancée au niveau du gouvernement. Le projet vise à protéger notre jeunesse des dangers de la cybercriminalité », a expliqué M. Haïchour. Par ailleurs, le ministre a parlé d'un autre texte de loi, qui est présentement sur le bureau de la chefferie du gouvernement, visant à faciliter la tâche des providers algériens. Revenant sur le Siftech, le ministre a estimé que « ce salon sera la locomotive de l'Algérie pour atteindre le niveau des pays développés ».