Le taux de pénétration de l'outil informatique reste faible en Algérie. “Le marché algérien souffre d'un retard de 5 à 10 ans par rapport au marché français sur le plan de la structuration.” C'est ce que relève la mission économique de l'ambassade de France en Algérie dans une fiche de synthèse consacrée au secteur des technologies de l'information en Algérie. “En effet, le secteur des technologies de l'information a longtemps souffert de stagnation en raison du monopole et de l'absence de stratégies de ressources”, lit-on dans le document de la mission économique. À présent, conscients du fossé numérique qui sépare le pays des standards internationaux, “les pouvoirs publics algériens ont fourni de nombreux efforts dans ce secteur pour réformer l'économie, ouvrir le pays aux investisseurs étrangers, et faire preuve de dynamisme et de volontarisme dans leur politique sectorielle”, souligne la mission économique de l'ambassade de France. De nombreuses entreprises privées se sont lancées dans le montage, l'assemblage et la vente de matériel informatique, ainsi que dans le développement de logiciels et la formation des utilisateurs. “L'informatique reste, cependant, une activité commerciale et non pas industrielle en Algérie”, indique le document, relevant que le dynamisme du secteur “est néanmoins altéré par les contraintes que rencontrent les opérateurs au niveau de l'acheminement des équipements et par le coût élevé des taxes douanières”. Selon la mission économique de l'ambassade de France “le taux de pénétration de l'outil informatique en Algérie, si l'on ne tient pas compte de l'informel, est estimé à 1,06%. Le nombre de PC vendus chaque année est évalué à 200 000 unités”. L'acquisition d'un micro-ordinateur pour la majeure partie de la population algérienne demeure impossible, puisque le prix officiel est équivalent à quatre mois de salaire et le taux d'intérêt pratiqué par les banques aux particuliers s'élève à 8%. “Cependant, les pouvoirs publics s'attachent à renverser cette situation”, affirme-t-on. Le ministère de la Poste et des Technologies de l'Information et de la Communication a lancé officiellement, en octobre 2005, l'opération Ousratic. Cette initiative vise à doter 5 millions de foyers algériens en micro-ordinateurs et en connexion Internet d'ici 2010 et ce, grâce à des crédits bancaires avantageux sans apport initial, s'étalant sur une période de 12 à 36 mois. Par ailleurs, estime la mission économique de l'ambassade de France “les grandes entreprises prennent conscience du rôle de l'informatique, notamment pour augmenter leur compétitivité, qui devient donc un élément fondamental dans leur gestion”. Mais les entreprises, relève le document, demeurent faiblement équipées. Pour autant, la mission économique de l'ambassade de France indique que “le marché signale une demande future forte grâce à l'arrivée de jeunes dirigeants et au développement des SSII”. L'administration algérienne, consciente de son faible niveau d'informatisation, a procédé, en 2006, à de nombreuses réformes. Presque chaque administration dispose d'une direction des systèmes d'information, même si cette dernière ne détient pas le pouvoir de décision en matière d'investissement ou de restructuration. À l'heure actuelle, toutes les administrations sont dotées d'un réseau intranet ou sont en voie de l'être et ce, dans le cadre du projet e-gouvernement global mené sous la houlette du ministère de la Poste et des Technologies de l'Information et de la Communication. L'objectif des pouvoirs publics algériens est, d'une part, de généraliser le développement de l'internet à haut débit et, d'autre part, d'acheminer progressivement le pays vers une société de l'information. Plusieurs projets répondant à cet objectif ont été initiés. Un premier réseau d'expérimentation de boucle locale de fibre optique FTTH (Fibre To The Home) a été lancé dans un quartier d'Alger. L'EEPAD a couvert toute l'agglomération d'Annaba en bornes WIFI, la ville devient à ce titre la 114e ville au monde connectée à l'internet sans fil. Smart Link Communication (SLC) a introduit en Algérie la technologie du WiMAX (Wireless Interoprability Microwave Access), une boucle locale radio permettant de se connecter à Internet sans fil, une nouvelle solution destinée plus spécifiquement aux PME/PMI, aux entreprises publiques et aux administrations. L'objectif des pouvoirs publics, à l'horizon 2013, est d'atteindre les 6 millions d'abonnés à l'ADSL. Synthèse M. R.