L'Etat a fini par céder aux exigences d'Al-Qaïda pour obtenir la libération de ses trois ressortissants retenus en otages dans le nord du Mali. C'est le quotidien espagnol El Mundo qui le révèle. Selon lui, c'est la fondation Kadhafi, dirigée par Seïf El Islam, qui aurait joué le rôle d'intermédiaire, comme ce fut le cas dans pareilles opérations de prises d'otages, pour l'acheminement des rançons. Le rôle trouble de la fondation Kadhafi, dans ces opérations de libération d'otages et de paiement des rançons, ne semble aucunement inquiéter les capitales occidentales, qui semblent avoir trouvé là, une belle entreprise pour réaliser le sale boulot à leur place. Les cinq millions de dollars exigés par la branche maghrébine d'Al-Qaïda pour libérer les otages espagnols ont pris la route pour le Mali, selon le journal espagnol El Mundo. Trois humanitaires espagnols, aujourd'hui retenus dans le désert du nord du Mali, avaient été enlevés en Mauritanie, le 20 novembre dernier, sur l'axe routier Nouadhibou-Nouakchott. Leur rapt a été revendiqué par Al-Qaïda de Droukdel. Début janvier, le gouvernement espagnol a pu voir une vidéo prouvant que les trois humanitaires espagnols sont retenus en otages dans le nord du Mali. Cette preuve de vie des otages a poussé le gouvernement espagnol à entamer des négociations secrètes en vue de leur libération. Madrid n'a pas confirmé avoir reçu une demande financière. Le chef de la diplomatie espagnole, Miguel Angel Moratinos, a affirmé, le 7 janvier, que “le gouvernement espagnol ne paie pas de rançons”. Pourtant, les faits prouvent le contraire. Le gouvernement espagnol paye, comme ont payé les Allemands et les Suisses pour libérer leurs ressortissants. Et tant pis si cet argent versé aux terroristes sert à l'achat d'armes pour tuer des innocents en Algérie et ailleurs. Tant pis si Al-Qaïda parvient à payer de nouvelles recrues avec cet argent et si elle continue à menacer la stabilité de la région du Maghreb et du Sahel. Les Occidentaux, trop forts en leçons de morale et en mesures de restriction d'accès sur leur sol aux ressortissants algériens, jouent le jeu des groupes terroristes, les encouragent même, lorsqu'il s'agit de sauver la vie d'un de leurs ressortissants, quitte à ce que cela engendre des centaines de morts ailleurs. L'Algérie, qui a bataillé pour bannir le payement des rançons, a obtenu une première victoire à travers la résolution du conseil de sécurité de l'ONU interdisant ces opérations. Mais le chemin reste encore long pour voir la communauté internationale criminaliser le payement des rançons. En attendant, des gouvernements occidentaux continuent à financer le terrorisme chez nous et des voisins jouent les intermédiaires intéressés.