Le Fonds monétaire international (FMI) a estimé dans son dernier rapport sur l'Algérie que l'interdiction des crédits à la consommation -décidée par les pouvoirs publics l'été dernier- est un obstacle au développement du secteur financier. Le FMI préconise la levée de cette interdiction une fois lla centrale des risques, qui devait permettre un échange d'informations entre les banques afin de réduire le surendettement des ménages, opérationnelle. La Loi de finances complémentaire pour 2009 (LFC2009) avait sonné le glas des crédits à la consommation. L'article 75 de cette Loi stipule que «les banques ne sont autorisées à accorder des crédits aux particuliers que dans le cadre des crédits immobiliers». En d'autres termes, plus de crédits à la consommation. Cette mesure est applicable à toutes les banques qu'elles soient du secteur public ou privé. Le gouvernement espérait ainsi orienter la politique des banques pour les particuliers vers l'immobilier où la demande est très importante. D'ailleurs, de nombreuses institutions financières se sont adaptées à cette nouvelle donne et se préparent à lancer de nouveaux produits liés à l'immobilier. Par ailleurs, le FMI estime que la lutte contre le chômage est l'un des plus importants défis que l'Algérie va devoir affronter. Le taux de chômage chez les jeunes avoisine les 25%. Le gouvernement doit développer les secteurs hors-hydrocarbures en diversifiant son économie pour absorber le chômage, notamment chez les jeunes. Le taux de chômage global a baissé. Il est passé de 25% en 2003 à 12% en 2008. En outre, le FMI note que l'Algérie a enregistré en 2009 son premier déficit budgétaire de la décennie. Celui-ci pourrait atteindre 8,4% du PIB contre un surplus de 8,1% du PIB (en 2008), selon les prévisions du FMI. Ce dernier impute cette contre-performance à la chute des recettes des hydrocarbures, à laquelle s'ajoute un niveau de dépenses élevé. Le FMI considère que l'Algérie jouit toujours d'une position extérieure confortable grâce à des réserves internationales appréciables évaluées à 146 milliards de dollars, et malgré une forte baisse du solde courant, déséquilibré par la dégringolade des prix des hydrocarbures et les importations élevées. Le taux de croissance du PIB global s'est établi à 2% tiré vers le bas par une réduction sensible de la production des hydrocarbures. En revanche, le bilan exceptionnel de l'agriculture -qui s'est distinguée par une production céréalière record-et les secteurs tirés par le programme d'investissements publics (PIP) devraient hisser la croissance hors-hydrocarbures à plus de 9%. Le FMI confirme aussi la hausse de l'inflation qui frôle les 5,8%, ceci en raison d'une forte augmentation des prix des aliments frais. Si l'on ne tient pas compte de cette catégorie de produits, l'inflation demeure faible (1,4%), constate le FMI. Le FMI table sur une croissance du PIB de 4,5% en 2010 et 5,5% hors-hydrocarbures. L'une des leçons que l'Algérie doit retenir de cette crise concerne «l'impératif de diversification de l'économie, y compris la réduction de la dépendance budgétaire vis-à-vis des ressources d'hydrocarbures», souligne-t-on encore. Cependant, le FMI plaide pour une sagesse budgétaire qui permet d'affiner les règles gouvernant le financement des dépenses budgétaires par les ressources des hydrocarbures, de rationaliser davantage les dépenses publiques et poursuivre la mobilisation des recettes hors-hydrocarbures.