Le satisfecit ne doit pas être une forme d'anesthésie. La nouvelle politique économique initiée par le gouvernement est en bonne voie si l'on croit le communiqué du Fonds monétaire international publié vendredi avec le rapport annuel sur la situation économique algérienne. Ainsi le FMI a exhorté les pouvoirs publics à mettre à profit le climat économique mondial favorable pour consolider la stabilité macroéconomique et du coup réduire le taux de chômage. « Les administrateurs (du Fonds) ont invité les autorités à saisir l'occasion fournie par l'actuel climat économique favorable et l'amélioration de la sécurité pour consolider la stabilité macroéconomique, soutenir une croissance économique élevée et réduire considérablement le chômage », peut-on lire dans le communiqué. Pour réaliser ces nouveaux défis, le FMI estime que «les grands défis résident dans l'accélération du passage de l'économie étatique à une économie de marché». Pour cela, le FMI prône la diversification des ressources économiques tout en établissant une structure chargée de la gestion des ressources hydrocarbures. Pour surmonter ces défis, «l'Algérie se doit d'accélérer la mise en oeuvre de réformes structurelles, avec l'accent en renforcement du secteur financier, la création d'un environnement d'affaires contribuant à l'investissement privé et l'augmentation de la compétitivité et de l'élasticité de l'économie» préconise le rapport. Selon le FMI, l'Algérie a réalisé une bonne performance économique en 2004. Ce qui devrait influer positivement sur la croissance du produit intérieur brut (PIB). Ce dernier devrait «reculer à 5,5% en 2004 contre 7% en 2003» en raison du ralentissement de l'expansion du secteur des hydrocarbures et après une récolte exceptionnelle en 2003. Cependant et en raison de ce ralentissement, «le taux de chômage en Algérie devrait rester élevé» selon les estimations du FMI. En outre, la hausse des prix du pétrole sur les marchés internationaux a également renforcé la position externe de l'Algérie. Une situation qui fait qu'aujourd'hui les investisseurs étrangers se bousculent au portillon. La flambée des prix du brut sur les marchés internationaux a renforcé la position financière de l'Algérie, lui permettant d'augmenter encore l'excédent de sa balance des comptes courants extérieurs, malgré une hausse importante des importations, selon le FMI. Selon le communiqué, les réserves de change, estimées à 41,5 milliards de dollars, devraient couvrir deux ans d'importations. «Après remboursement de près de 900 millions de dollars à la Banque africaine de développement et à l'Arabie Saoudite, le ratio de la dette extérieure par rapport au PIB devrait avoir reculé à 25% en 2004 contre encore 35% en 2003», a encore noté le Fonds. Sur un autre registre, le FMI estime que la politique fiscale prônée par la loi des finances 2005 représente un tournant dans la politique financière du gouvernement. Cette politique devrait, selon le même rapport, permettre une baisse de l'inflation monétaire pour rester au-dessous de 4%. Néanmoins, en dépit d'un retard enregistré dans la mise en oeuvre des réformes structurelles, le FMI reconnaît à l'Algérie «un certain progrès dans les réformes bancaires et la libéralisation du commerce» en Algérie. Pour les rédacteurs du communiqué «l'Algérie a renforcé les contrats d'exécution des banques publiques et a accompli un progrès dans la modernisation des services des paiements». Dans ce contexte, le rapport considère que dans une structure fiscalement prudente, les autorités algériennes devraient persister dans leurs efforts de transformer l'économie. Par ailleurs, le FMI se félicite des réformes engagées par l'Algérie. La loi relative à la lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme a été accueillie avec satisfaction par le FMI. Les rédacteurs ont également soutenu l'idée «de transformer le fonds de stabilisation d'hydrocarbures actuel en un compte d'économies financement qui serait entièrement intégré dans le budget». Au chapitre des recommandations, le FMI se désole que l'Etat ait institué par décret l'interdiction faite aux entreprises publiques de travailler avec les banques privées et d'appeler à la privatisation d'un certain nombre de banques publiques. En conclusion, le rapport exhorte l'administration douanière à combattre davantage la corruption et la contrebande. En outre, le communiqué encourage les autorités à accélérer le processus de privatisation des entreprises.