Une drôle de collection printemps-été 2010 de vêtements a vu le jour à New York, s'inspirant de la période de la guerre d'Algérie, précisément du style fasciste de l'OAS. Entre la ringardise et le fascisme, l'effet vintage est délayé. «Nom de guerre» est l'intitulé qu'a donné le collectif de designers new-yorkais très «hyper» à sa collection. Un style réactionnaire ou «vintage» ? La morbidité de la guerre d'Algérie, une guerre sans nom, laisse perplexe à plus d'un titre. Comment le style d'un Massu sanguinaire, d'un Aussarès tortionnaire…peuvent être à la mode ? Comment ces branchés new-yorkais trouvent-ils leur inspiration dans ce fatras réactionnaire ? Sur leur Site, ils expliquent que la dernière collection ne se limite pas aux seuls uniformes de l'armée coloniale. Et qu'elle intègre aussi des silhouettes inspirées des forces de la contre-rébellion civile. La presse française rapporte qu'il est difficile de trouver les articles griffés «Nom de guerre». La marque reste largement confidentielle. Deux fashionistas confirment au magazine Rue89 qu'elles n'ont aperçu qu'un très petit nombre de pièces au concept store Colette -et, très rarement, encore. L'essentiel des ventes se faisant sur des sites de e-commerce pointu. Le label créé par un collectif en 2003 reste hyper confidentiel. Leur recherche se focalise sur les treillis et les uniformes de l'armée. Cette année 2010, le choix est tombé sur l'Algérie. Juste un prétexte ou une dimension subversive ? Les concepteurs n'affichent aucune intention politique mais la subversion est tacite. Les chemises brunes et képis cylindriques restent… ringards.