Selon le ministre allemand délégué au ministère de l'Economie du Land de Bade-Wurtemberg, «la fin de la croissance économique de l'Algérie n'est pas à prévoir». C'est-à-ce titre que cet officiel germanique est la 4eme personnalité officielle allemande à visiter notre pays en l'espace de quelques semaines. L'embellie financière de l'Algérie et les ambitieux programmes quinquennaux qui voient le jour les attirent. Et ils ne s'en cachent pas. Très au fait des chiffres propres aux projets internes de notre pays, le ministre allemand s'est même payé le luxe d'exposer à la place des officiels algériens des détails à ce sujet : «le président Bouteflika a annoncé 150 milliards de dollars d'investissements en projets de grandes infrastructures, un million d'habitations nouvelles et 60 hôpitaux», a-t-il indiqué, coupant l'herbe sous les pieds du conseiller du ministère algérien des Travaux Publics, venu justement énoncer ce programme d'envergure. Lorsque vint son tour, l'officiel algérien ne le démentira pas : 3376 km d'autoroutes, 1.000 ouvrages d'art, 62 projets portuaires, 26 projets aéroportuaires en plus de projets de signalisation routière, confirmant ainsi les opportunités d'affaires que les Allemands sont venus chercher. Le ministre allemand en savait quelque chose. Il répétera d'ailleurs que : «l'Algérie est le plus grand chantier du bord de la Méditerranée». Il achèvera même son intervention par : «je vous souhaite beaucoup de contrats conclus». Rien de plus clair. Au vu du rythme où vont les choses, tous les secteurs vont, semble-t-il, y passer. Après l'énergie solaire et l'eau précédemment, cette fois-ci, c'est le bâtiment qui fait des émules parmi les investisseurs allemands -avec l'arrivée d'une délégation de PME- du Lander le plus développé en termes de technologie de construction, de bureau d'architecture et autres bureaux d'études. Premier Lander en terme d'exportation en Allemagne (ce pays comprend 16 fédérations appelées Lander), le Bade-Wurtemberg est aussi (selon les dires de son ministre délégué) : le Lander de l'innovation. Pour ce qui est des apports éventuels de sa région à l'Algérie, (justement en termes d'innovation), M.Hans Freudenberg a parlé de technologies nouvelles dans la construction et l'étude, mais également dans les technologies d'efficacité énergétique à haut rendement. Créneau inexistant dans notre pays. Selon le ministre, la délégation allemande est également spécialisée en énergie alternative. Ce créneau est sujet à polémique dans notre pays. En effet, certains experts algériens -et pas des moindres- jugent les technologies allemandes liées à l'énergie solaire «pas assez fiables», alors que les coûts des équipements sont des plus élevés. «Les réticences des autorités à s'impliquer activement dans un partenariat avec ce pays dans ce domaine s'expliquent à partir de là», a indiqué un expert algérien en énergie solaire.