Un Fonds de garantie pour indemniser les investisseurs en Bourse -en cas de défaillance d'un intermédiaire en opérations de Bourse (IOB) -sera mis en place au courant de cette année. La Commission d'organisation et de surveillance des opérations de bourse (COSOB) prévoit, dans le cadre de son nouveau plan de développement du marché financier, rendu public lundi dernier, la mise en place de ce Fonds -qui protégera les investisseurs contre les risques non commerciaux- en l'occurrence l'incapacité d'un IOB à restituer des titres ou des fonds à ses clients. A cet effet, la COSOB a saisi tous les intervenants du marché financier pour recueillir leurs éventuelles remarques et observations afin de finaliser les procédures opérationnelles et mettre en place le fonds courant 2010. Selon des experts en la matière, deux cas d'échec «avéré» ont été enregistrés sur la place financière. Il s'agit de la levée d'obligations par Eepad et celle du groupe Dahli. Le cas Eepad, en mai 2007, la COSOB avait autorisé à ce fournisseur d'Internet à émettre un emprunt de 500 millions de dinars en deux tranches. La première, d'un montant de 300 millions de dinars, est dotée d'un rendement de 4,20% sur une durée de deux ans. La seconde tranche, de 200 millions de dinars, propose un rendement de 4,80%. La première tranche de l'emprunt, souscrit essentiellement par des banques et des institutionnels, est arrivée à échéance le 30 mai 2009. Ce montant est venu s'ajouter aux 2,3 milliards de dinars de dettes auprès de l'opérateur Algérie Télécom, portant à 2,6 milliards la dette connue du fournisseur d'accès privé. Avec la mise hors jeu de l'opérateur en Internet suite à ce conflit qui l'oppose à Algérie Télecom et dont le dossier est à l'étude au niveau gouvernemental, les souscripteurs à l'obligation d'Eepad seront-ils pris en charge par le futur fonds de garantie ? Pour le cas du groupe Dahli- dont l'emprunt obligataire avec appel public à l'épargne- visait la lever d'un montant de 8,3 milliards de dinars destiné au financement d'une partie du projet immobilier AlgerMedina (Pins maritimes), d'une maturité de sept (7) ans, et assorti d'un taux de rentabilité progressif allant de 4% à 6,75%, n'a pu lever que 2,36 milliards de dinars (2 360 140 000 DA). L'admission de l'emprunt obligataire du groupe Dahli a été lancée du 11 janvier au 26 février. Pour rappel, l'opération de souscription de ces obligations sur le compartiment primaire de la Bourse d'Alger a permis le placement de 236.014 obligations de valeur nominale unitaire de 10. 000 DA chacune, soit un encours global de 2,36 milliards de dinars. La première séance de négociation de l'obligation DAHLI a été animée par six intermédiaires en opérations de bourse (IOB) -qui ont introduit un volume des ordres à l'achat et à la vente- totalisant 468 titres et ont échangé un volume global de 20 titres. Le cours déterminé à l'issue de la confrontation des ordres validés par le système de négociation s'est établi à 100%, soit une valeur marchande de 10.000 DA par obligation. La Société de gestion boursière des valeurs (SGBV) avait relevé que l'admission de l'obligation DAHLI au niveau de la cote officielle de la Bourse d'Alger porte à cinq (5) le nombre global de titres de créances des sociétés cotées pour un encours de plus de 84 milliards de dinars. Dans ce cas aussi, les souscripteurs verront-ils leur argent récupéré avec les intérêts initialement fixés ? La Bourse au service des entreprises La Cosob compte voir -grâce à ce nouveau plan de développement du marché financier- les grands groupes privés s'introduire en Bourse. Il s'agit de groupes privés activant dans l'agriculture, l'industrie, le BTP et les services, selon le rapport 2009 de la Cosob. Il est utile de rappeler qu'un programme de mise à niveau des PME-PMI (soutenu par l'Etat sur plusieurs années), vient d'être lancé. Ce vivier d'entreprises pourra voir émerger des champions nationaux qui seront candidats à lever des capitaux sur le marché financier. Par ailleurs, la nouvelle configuration d'organisation du secteur public marchand -en Sociétés économiques de développement (SED)- qui s'actionne autour du partenariat public/privé et étranger, pourrait prétendre à s'introduire en Bourse. Pour les nouvelles émissions, de nouvelles conditions légales et fiscales seront mises en place pour donner un nouvel essor au marché (introduction en bourse de sociétés à capitaux privés, PME/ PMI, privatisation et financement de l'Etat et ses collectivités…), afin de les encourager. Le marché financier, selon la Cosob, prendra aussi en charge le suivi et l'analyse continue des sociétés cotées en bourse par un expert indépendant. Une mesure nécessaire pour évaluer l'évolution de l'activité des sociétés cotées en bourse afin de refléter leurs performances. Ceci contribuerait, selon la même source, à la transparence du marché en fournissant une information périodique, pertinente et éclairée. La Bourse d'Alger pour financer les grands chantiers du Président Hormis la prise en charge des besoins de financement des investissements des «grands groupes privés» introduits en Bourse, la Cosob prévoit également la prise en charge -par le marché financier- du programme de réalisation des grands projets d'infrastructures et de complexes industriels par le Gouvernement et les collectivités locales. D'autant que- les partenaires étrangers- portent un intérêt croissant à la Bourse d'Alger. C'est pourquoi les autorités (au plus haut niveau) tentent de booster l'activité de la Bourse d'Alger pour se positionner comme un acteur incontournable.