Selon les prévisions convergentes d'une pléiade d'économistes, le marché de l'emploi en Algérie va connaître un boom à l'horizon 2035, où l'on atteindrait un pic (le maximum global) de demandes d'emplois, tous secteurs d'activités confondus. Pour les analystes du marché de l'emploi, «l'année 2035 marquera une phase de turbulence qui incite d'ores et déjà tous les acteurs du secteur à revoir la stratégie de l'emploi et penser à élaborer une nouvelle politique en mesure de créer une offre du travail importante». Comment créer donc de l'activité ? Telle est la question. Seule la croissance crée l'offre du travail. Pour se préparer à cette échéance et prévenir le problème, les économistes insistent sur une nouvelle politique de l'emploi et une nouvelle stratégie de l'emploi afin de résister à cette phase de turbulence. Si le taux de chômage est estimé en 2010 à 10% avec le travail informel inclus, en 2025, ce taux va diminuer, selon les statistiques de l'ONS, jusqu'à 7%. Une aubaine, estime-t-on, pour les jeunes de profiter de tous les dispositifs d'aide à l'emploi mis en place pour échapper au chômage. Ces dispositifs ont-ils montré leur efficacité dans l'insertion professionnelle ? Il est clair que ces dispositifs n'ont pas atteint leur objectif à 100% du fait qu'entre les emplois créés et livrés et les postes permanents, l'écart est béant. Cet écart n'est pas aussi important en comparant le taux des salariés non permanents chez les femmes et les hommes. Les deux sexes endurent les mêmes problèmes pour trouver du travail, mais sur le plan du taux de chômage, de fortes inégalités sont enregistrées. En 2009, le taux de chômage pour la tranche d'âge de 16 - 59 ans est de 8,6 % pour les hommes et 18,1% pour les femmes. Pour les 16-24 ans, il est respectivement de 19% et 34,6 %, contre 5,7% et 14,4% pour la tranche des adultes de 25 ans et plus. Quant au taux de chômage de longue durée, il est plus important pour le sexe féminin avec 11,1% contre 5,9% pour le sexe masculin. C'est ce qui explique que de plus en plus de femmes sont présentes dans l'offre d'emploi et le faible taux de participation féminine à la population active. Une situation qui s'explique par le changement des critères sociaux, selon les économistes. L'amélioration du taux de scolarisation et la précarisation des ménages ont poussé les femmes à chercher un emploi, même si le plan de la répartition des postes par statut est différencié entre les hommes et les femmes. Ces dernières ont plus tendance à travailler à leur compte ou dans des travaux familiaux. Une nouvelle donne qui a changé les statistiques du marché de l'emploi. Le travail à domicile est considéré désormais comme une activité. Elles sont aussi moins présentes que les hommes en tant qu'employeurs. Du point de vue rémunération, leur situation n'est pas meilleure, même si les textes de loi ne font montre d'aucune discrimination dans les salaires entre les femmes et les hommes. Elles acceptent un emploi inférieur au niveau de leur diplôme et elles sont moins payées que les hommes dans le secteur privé. De plus en plus de femmes cherchent à travailler et de moins en moins le marché de l'emploi arrive à satisfaire la demande pour les deux sexes. La décennie 2000/2010 a connu en effet le plus important taux de croissance de la population en âge de travailler.