Le bras de fer continue en tre les cheminots en grève depuis hier et leur direction de la SNTF. Avec un taux de suivi des plus important, les grévistes ont réussi à bloquer quasiment tous les déplacements sur Rail dans plusieurs régions du centre et de l'Est du pays. D'ailleurs selon un gréviste contacté par téléphone, les stations ne sont pas les seules à subir cette paralysie, puisque même le personnel administratif aurait rejoint le mouvement. Sur le terrain, tout le monde a pu remarquer de visu la paralysie totale des trains toutes stations confondues, du moins au niveau d'Alger et sa périphérie. Dans certaines banlieues, les rails vides depuis 5h du matin se sont vus transformés en terrain de football et accueilli d'indus occupants le temps d'une journée. Pour sa part la direction de la SNTF relativise. Lors d'un point de presse tenu hier au niveau du siège de la direction nationale de cette entreprise, M. Dekhli Noureddine directeur des ressources humaines a estimé le suivi de la grève d'hier à seulement 40%. Un chiffre il faut le signaler inadéquat avec les constats fait sur les terrains. Quoi qu'il en soit, selon les chiffres officiels de la SNTF, 1 train sur deux en partance pour Constantine est arrivé à bon port. 1/3 pour ce qui est d'Oran. 20 % des trains de banlieues (la majorité des banlieue sards y ont recours) ont circulé normalement et jusqu'à 3/4 des trains régionaux (Chlef, Setif et Bejaia). Il n'en demeure pas moins que la situation est jugée «difficile» par la SNTF, et un appel à la reprise est lancé par ses responsables. Et maintenant? Selon M.Dekhli, le personnel encadrant non gréviste, a fait son possible durant la première journée de grève pour assurer un service minimum et ne pas laisser les gens en rade. En vue de la persistance du mouvement de contestation, c'est la même conduite qui sera tenue vraisemblablement. « Qu'il y ait reprise ou pas, un service minimum sera assuré de la même manière» a indiqué M. Dekhli. L'embauchée et la débauchée seront selon ses propos maitrisée les prochains jours que ce soit sur les grandes lignes ou en banlieues.» Les trains seront réduits au cours de la journée, mais un minimum sera assuré pour permettre aux gens d'aller travailler». Idem pour les marchandises, «les plus stratégiques seront transportées». Pour revenir à la grève, M. Dekhli l'a d'emblée décrétée d'»illégale». Ceci étant donné qu'aucun préavis de grève n'a été déposé selon le responsable. Conséquences, aucune journée de grève ne sera rétribuée, et les protagonistes s'exposent à des poursuites judiciaires selon le même responsable. Sur le volet des revendications, M. Dekhli s'est montré par contre très compréhensif. «Nous sommes conscient de la situation des cheminots mais nous ne pouvons pas pour autant fermer boutique». M.Dekhli a révélé a ce sujet qu'une première augmentation des salaires de 16% a été introduite au mois de Septembre 2009, et une autre de 4% suivra en Novembre 2010. Ce qi fait une revalorisation de 20% des salaires de bases. Ceci en dehors des conventions de branches, qui a-t-il avoué ont échoué sur le volet pécuniaire. «Nous nous sommes mis d'accord sur les articles liés à la réglementation mais pas sur ceux liés à la rémunération». M. Dekhli est clair la dessus, la raison de cet échec est simple «nous n'avons pas d'argent». En effet, la dette de la SNTF suspendue pour le moment par l'état est estimé a 15 milliards de DA, quant à la première augmentation des salaires de 16%, elle a value a l'entreprise une masse salariale supplémentaire de 50 millions de DA. Tout cela en plus des investissements effectués par la SNTF en équipement et en formation. Enfin du coté des grévistes, il n'est pas question de reprendre sans la satisfaction de leurs entières revendications (augmentation des salaires de 20%). Contactés par nos soins, ils avertissent d'ores et déjà de la pérennité du mouvement de contestation et de la paralysie du transport ferroviaire dans les jours à venir, si la situation n'est pas débloquée d'ici là… Quitte à fermer boutique.