L'efficacité de l'économie algérienne est tributaire de trois pré-requis critiques à tous développement : la construction d'un système de financement efficient, la consolidation d'un tissus d'entreprises compétitives et la construction d'un vivier de managers. L'Algérie est un pays sans stratégie. Et Quand on n'a pas de stratégie on ne peut que cafouiller. Contrairement au discours officiel, l'économie algérienne va mal, malgré les bonnes performances macroéconomiques. L'économie algérienne est fragile et non compétitive. La productivité a baissé chaque année de 1 à 1,5%. La productivité en Algérie diminue depuis 10 ans. En d'autre terme l'économie algérienne devient de moins en moins compétitive par rapport au reste du monde. La recherche et développement représente moins de 0,3% du PIB. Le taux de création d'entreprise est faible. En Algérie il est créé environ 60 entreprises pour 100.000 habitants. La moyenne internationale est de 180 entreprises. Il y a des pays qui arrivent à 350 entreprises. Les exportations hors hydrocarbures ne couvrent que 5% des importations. Les ressources ne sont pas canalisées vers l'économie productive. « Il n'y a pas de pays sous développés. Il n y a que des pays mal gérés» n'a cessé de marteler le professeur Abdelhak LAMIRI. Le temps semble lui donné raison. Les travaux de restructuration du secteur public entrepris depuis le lancement des réformes économiques n'ont pas porté sur l'essentiel : constituer des entités viables et capables de synergie industrielle. Le passage à l'économie de marché devait se traduire par une remise en question de la restructuration organique de 1982. Malheureusement les choses en sont restées au même état, les actions de restructuration réalisées ayant porté sur le portefeuille des sociétés mères, non sur le périmètre des EPE. Rien n'a été fait pour reconstituer, par fusion, des entités capables de Synergie. La répartition des EPE entre les différentes structures chargées de la gestion des participations de l'Etat a été faite de manière administrative, le critère de regroupement par secteurs homogènes d'activités étant la règle depuis 1995. Les logiques semblent répondre d'avantage au besoin de faciliter le travail administratif qu'à développer la compétitivité. L'autonomie des entreprises publiques, objectif fondamentale des réformes de 1998 a constamment régressé au fur et à mesure des Lois régissant les EPE. D'une manière générale, d'aucuns estiment que dans le cas algérien, la transition économique se fait d'une manière désordonnée. Il faut admettre que toutes les réformes et tous les efforts d'organisation entrepris depuis les quinze dernières années n'ont pas été suffisants pour nous permettre d'édifier un appareil de production apte à s'insérer de façon réussie dans l'économie mondiale. Cela n'a pas été suffisant pour empêcher l'afflux considérable de produits, souvent de contrefaçon, en provenance des marchés extérieurs, ni pour empêcher la fraude et les pratiques déloyales sur notre marché ; cela n'a pas arrêté l'érosion de notre tissu industriel et cela n'a pas permis à notre pays d'exporter autre chose que du pétrole et du gaz. Indéniablement, le contexte juridique national a connu des transformations profondes mais les pouvoirs publics ont confondu dans le même mouvement d'intensification le processus de libéralisation de l'économie au plan interne et celui de l'ouverture extérieure, conduite sans préparation, sans précautions, sans garde-fous. C'est sans doute à ce niveau qu'il aurait fallu être prudent car le succès des efforts entrepris pour consacrer dans les faits la libéralisation du commerce extérieur était tributaire de la réussite des programmes de restructuration et de mise à niveau de notre appareil de production et de notre système de distribution. L'efficacité de l'économie algérienne est tributaire de trois pré-requis critiques à tous développement : la construction d'un système de financement efficient, la consolidation d'un tissu d'entreprises compétitives et la construction d'un vivier de managers.