Dans un long entretien accordé au quotidien Liberté, le ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements, Abdelhamid Temmar, est revenu sur les grandes questions qui touchent directement l'économie nationale. En effet, le ministre en charge du dossier de la stratégie industrielle et de la promotion de l'investissement a déclaré que lors des auditions avec le président de la République en septembre 2008, trois politiques de sortie de la dépendance des hydrocarbures ont été dessinées. Le ministre a estimé que «si nous mettons en œuvre ces politiques, nous sommes dans l'après-pétrole». Il s'agit, en premier lieu, de l'investissement. Pour lui, beaucoup a été fait pour crée un climat favorable pour l'investissement, dont le réaménagement des lois, le renforcement des institutions et le réajustement de leurs missions. Au passage, le ministre a estimé dans cet entretien que le traitement des dossiers ne dépasse pas les 72 heures. En outre, Temmar a souligné que pour l'avenir, «les leçons retenues de la gestion concrète du dossier, l'accumulation de l'expérience et les bouleversements qu'a connus l'économie mondiale oblige à une régulation renforcée». La deuxième politique comprend le traitement du secteur public marchand. «Il faut que ce dernier soit mis dans des conditions de productivité et de rentabilité». A ce propos, le ministre a mis en exergue le programme proposé par son département, qui vise «des secteurs qui sont extrêmement dynamiques pour l'économie nationale et qui verront ainsi émerger et se consolider de grandes entreprises qui peuvent participer effectivement aux projets de construction nationale», ce qui permettra «une intégration du tissu industriel national et introduira des capacités d'innovation pour aller ainsi à l'assaut de la compétitivité régionale» a-t-il soutenu. S'agissant de la troisième option, celle-ci concerne «la mise à niveau des entreprises privées. Le renforcement de la productivité et de la capacité compétitive des entreprises nationales est particulièrement critique pour la relance des activités économiques et le développement d'un secteur hors pétrole». Lors de cet entretien, le ministre a affirmé que «la relance de l'entreprise se fera dans le cadre d'une approche unifiée qui tienne compte de la nécessité de l'équilibre régional.» La mise en œuvre systématique de ces trois politiques permettra de voir émerger une économie «après-pétrole» solide et durable, affirme le ministre. S'agissant, de la place du privé dans la stratégie industrielle, Temmar a estimé que «l'investisseur privé national ne va pas toujours vers des activités telles que l'acier ou la pétrochimie, comme cela est souhaitable pour une croissance économique durable. En dehors de quelques industriels dynamiques, la plupart des opérateurs privés s'orientent vers d'autres secteurs, probablement plus rentables rapidement». Par ailleurs, il s'agit de faire «d'une entreprise publique une entreprise leader dynamique et efficiente qui peut trouver un partenaire stratégique qui accepte d'entrer avec nous dans un partenariat industriel où il apporte la technologie». Dans ce sillage, le ministre a signalé qu'«il est prévu la création d'entreprises de promotion industrielle dont le but est de promouvoir une activité que nous n'avons pas dans notre pays : nous avons donc retenu le secteur de l'industrie automobile, de l'informatique et du chantier naval». Par ailleurs, le ministre a affirmé que l'idée de privatiser le CPA et la BDL avait pour but de créer progressivement un bloc bancaire public solide et capable d'aller à la compétition. Abordant la construction automobile, le ministre a réaffirmé que «les discussions ont été ouvertes avec plusieurs partenaires notamment chinois, iranien et européen». Abordant la question du foncier le ministre a estimé que des avancés ont été réalisées, et les investisseurs sont satisfaits des mesures prises. Répondant, à une question sur les dernières mesures prises par le gouvernement concernant l'investissement, le ministre a souligné que le gouvernement «agi sur la base de l'apport de l'investissement à 100%». Avant d'ajouter que «les investisseurs étrangers avec qui j'ai discuté n'ont pas trouvé étonnant qu'en contrepartie l'Algérie soit exigeante sur les bénéfices qui doivent revenir à la nation», puisque l'Algérie fournit le gaz à des fins industrielles à 10% de sa valeur internationale. Yazid Idir