Selon une source fiable, le procès en appel de l'affaire du trafic des certificats de réussite au bac dans laquelle sont impliqués huit cadres de l'Office national des examens et des concours (ONEC) a été programmé pour le début du mois de juin prochain. L'audience aura lieu en fait durant la première semaine du mois prochain. Il est à rappeler que le dossier de cette affaire avait été transmis à la Cour d'appel d'Alger qui a en jugé recevables les motifs d'appel. Déjà jugée en première instance par le tribunal correctionnel de Sidi M'hamed relevant de la Cour d'Alger, cette affaire a été transmise à la Cour suite au double appel interjeté par le parquet général, d'une part, et la défense des accusés, de l'autre part. Au premier procès, tenu le 17 janvier dernier, deux des huit cadres de l'Office avaient été condamnés à la prison ferme. La genèse de l'affaire remonte à l'année 2009, avec l'ouverture d'une enquête par la police sur la base de dénonciation faisant état de trafic des certificats de réussite au bac. Ce qui a servi comme fil d'Ariane aux enquêteurs, c'était une fausse attestation saisie en possession de la mère d'un « faux bachelier ». Lors de l'audition de cette dame, celle-ci a déclaré qu'en 2006, elle fit la connaissance de S. L (accusé dans l'affaire ), qui n'est autre que le président du département des études et des examens au sein de l'Education. Ils ont noué des liens si proches au point de convenir, en 2007, de s'associer dans un projet d'ouverture d'une école privée au sein de la villa de la dame, à Aïn Taya. Mais le marché a fait long feu devant le refus de la dame, sans que cela n'ait pour autant une incidence sur la relation de deux parties. En 2007, attristée par le double échec au bac de son fils et de sa fille, la dame fait part de cette mauvaise nouvelle à S.L, qui lui a proposé de formuler un recours, charge à lui de s'occuper du reste, c'est-à-dire lui remettre deux documents authentiques attestant l'obtention du bac par ses deux enfants. Pour cela, S.L entendait agir de connivence avec deux autres cadres de l'Office du bac, un directeur d'Agence et son S.G (des accusés également). Cette transaction n'était pas à titre gracieux, ces fonctionnaires convoitaient en fait le véhicule de la dame ainsi qu'une forte somme d'argent. Le hic est que les deux attestations du garçon et de la fille comportaient le même numéro d'immatriculation. Informés par la dame, les deux cadres avaient promis de rectifier l'erreur en vain ! En 2008, lors d'une rencontre quasi fortuite avec le ministre de l'Education nationale, Aboubakr Benbouzid, la dame a informé ce dernier de cette anomalie (deux attestations portant le même numéro). Intrigué par cette irrégularité, le ministre a alors ordonné illico presto l'ouverture d'une enquête, qui a abouti à découvrir l'implication de K. S., employé au département imprimerie de l'office, B. D., professeur ainsi que 6 autres personnes dont des cadres de l'office. Il y a lieu de préciser en fin que ce dossier pénal est frappé de plusieurs chefs d'accusation : faux et usage de faux, connivence de fonctionnaires et extorsion de fond…Affaire à suivre.