«Il y a eu accord avec l'Etat qui a pris en charge de découvert bancaire (de Sonelgaz) jusqu'au mois de mars 2010, estimé à 200 milliards de dinars», a fait savoir hier à Alger Nourredine Bouterfa, Pdg de Sonelgaz, en marge du séminaire international sur la lutte contre la pollution par les hydrocarbures. En effet, selon M. Bouterfa, «l'Etat a gelé ce découvert pour le rapporter au niveau du capital social». Aussi, l'Etat a décidé de financer les investissements du Groupe Sonelgaz pendant une durée de 20 ans avec un différé de 10 ans, a-t-il indiqué, avec un taux d'intérêt de 3,75 comme stipuler dans la loi de Finances. Le montant de ce financement n'a pas été fixé car cela dépendra des besoins du Groupe public, mais il est évalué entre 20 et 30 milliards de dollars pour les 10 ans à venir, a-t-il noté, qui seront soit remboursés ou capitalisés, a-t-il avancé. La dette de Sonelgaz, quant à elle, est à peu près de 360 milliards de DA, a soutenu M. Bouterfa. Toutefois, le Pdg de Sonelgaz a affiché clairement que son Groupe ne peut continuer à fonctionner ainsi car une augmentation des tarifs des énergies est nécessaire pour pouvoir rembourser ses dettes auprès de l'Etat d'autant que «ces mesures pour sauver Sonelgaz sont transitoires et non pérennes». Dans ce sens, l'Etat a refusé catégoriquement l'augmentation des tarifs en optant pour une recapitalisation de Sonelgaz sur les frais du Trésor public. En tout cas, selon son Pdg. Par ailleurs, le premier responsable du Groupe qui a subi une réforme totale en créant de nouvelles filiales, a signalé que « s'il se réfère à ce qu'a déclaré chaque distributeur des énergies (électricité et gaz), pour les 58 concessions existantes, l'été risque de voir des perturbations dans la distribution» en raison des problèmes de foncier qui persistent. S'agissant des problèmes de créances des communes, il s'agit de soucis de pré- financement, donc tôt ou tard l'Etat va payer pour les communes dont les créances tournent autour de 20 milliards de DA, y compris les entreprises publiques dissoutes, soit 50% du total des créances dues à Sonelgaz, sur un montant exigible est de 35 milliards de DA. M. Bouterfa a réfuté l'option de la création de sociétés de recouvrement qui ne recouvriront rien du tout et qui vont encore coûter de l'argent aux contribuables. Pour les pertes enregistrées par l'entreprise, il dira qu' «elles sont de l'ordre de 20 à 30% du total, soit un tiers et les deux autres tiers sont indépendants de la volonté de l'entreprise car c'est un problème d'environnement ». Le pire, pour lui, sont les vols dont est victime son entreprise car les créances c'est à la limite l'Etat va les prendre en charge. La valeur de ces vols est estimé à près de 5 milliards de DA par an, a fait savoir le Pdg de Sonelgaz.