Depuis la dernière déclaration du ministre de l'Energie et des Mines au sujet des dettes de Sonelgaz, évoquant une éventuelle recapitalisation de l'entreprise, le dossier ne semble pas évoluer au sein des instances habilitées à statuer sur cette affaire. En effet, les déclarations de M. Nourredine Bouterfa, P-dg de Sonelgaz, hier sur les ondes de la Radio algérienne, laissent croire que la poursuite du programme d'investissement de son entreprise est conditionnée par un soutien financier de l'Etat. Ceci, alors que M. Bouterfa reste scotché sur l'idée de réviser à la hausse les tarifs de l'électricité afin d'équilibrer quelque peu à l'avenir la trésorerie de son entreprise. M. Bouterfa a évoqué, une fois de plus, une éventuelle hausse des tarifs de l'électricité. Il a indiqué que « tôt ou tard il y aura une augmentation des tarifs ». Mais la véritable survie de l'entreprise, noyée dans un tourbillon de dettes de couleur grisâtre, dépend d'un recours, à nouveau, aux injections budgétaires de l'Etat. Selon M. Bouterfa, les pouvoirs publics examinent un possible financement de Sonelgaz pour permettre à ce groupe de poursuivre son programme d'investissement à moyen terme, c'est-à-dire d'ici 2013-2014. Le P-dg de Sonelgaz n'a fait que réactualiser des propos de M. Chakib Khelil, ministre de l'Energie et des Mines, datant du mois de juin dernier. L'Entreprise nationale d'électricité et du gaz, insérée dans une longue liste de sociétés publiques endettées, s'agrippe à la seule sentence des pouvoirs publics, appelés de nouveau à mettre la main à la poche pour entretenir la survie de ces entreprises. Le ministère des Finances avait évalué les dettes des entreprises publiques, dites stratégiques, à plus de 300 milliards de dinars, estimant que 150 entreprises en difficulté financière ont été recensées. Le Conseil des participations de l'Etat (CPE) est appelé à statuer, au cours de ce mois de novembre, au sujet de l'effacement des dettes des entreprises et l'amélioration de leurs performances. Pour le cas de Sonelgaz, l'endettement global de l'entreprise dirigée par Nourredine Bouterfa a augmenté de 50% pendant l'année 2008. Les dettes d'investissements sont en hausse de 41% en raison de la mobilisation de nouveaux crédits, à savoir les emprunts obligataires estimés à 30 milliards de dinars (une hausse de 52%) et les emprunts bancaires évalués à 75,6 milliards de dinars (+ 46%). Les dettes envers les sociétés apparentées s'élèvent, elles, à 40,3 milliards de dinars, tandis que la dette externe se situe toujours à 4 milliards de dinars. Globalement, le groupe public de l'électricité et du gaz cumule une dette de 350 milliards et des créances de l'ordre de 30 milliards de dinars auprès notamment des clients de basse tension, selon les chiffres fournis, hier, par M. Bouterfa. Selon lui, « Le financement du groupe doit être supporté par l'Etat et par les consommateurs », précisant que son groupe « compte opter pour des financements à long terme, garantis par l'Etat pour poursuivre son programme d'investissements ». Sonelgaz compte investir près de 3.000 milliards de dinars à l'horizon 2019, dont 40% seront consentis pour augmenter les capacités de production, alors que le reste du montant sera reparti sur des projets de transport et de distribution de gaz et d'électricité, selon M. Bouterfa.